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Éditorial :Jusqu’à présent, les AMHE étaient axés sur un mode de communication très pyramidal. S’agissant d’un petit milieu, les instructeurs et représentants avaient pour habitude de s’informer les uns les autres de la mise en place d’un stage ou d’un événement particulier. Cette information était ensuite diffusée par ricochet aux membres des associations. Constatant que la communauté des AMHE va en s’agrandissant, nous pensons qu’il est temps de mettre en place un accès direct à l’information pour l’ensemble des pratiquants. Le bulletin répond précisément à ce besoin. Il est vrai que les informations relatées dans le bulletin sont trouvables sur la toile. Cependant, ces informations sont le plus souvent dispersées entre, d’une part, des forums en langue française ou anglaise et, d’autre part, des réseaux sociaux. L’accès à l’information demeure donc compliqué pour des gens qui n’ont ni le temps, ni l’envie d’arpenter le web. Le bulletin doit ainsi permettre à chacun de se tenir courant des activités des AMHE en seulement quelques minutes grâce à une newsletter reçue directement sur leur boite mail. Le Bulletin des AMHE présente l’actualité du mois par une série de comptes rendus des événements passés. En outre, il propose une veille des événements à venir en vous indiquant comment vous y inscrire et y participer. Nous espérons à terme pouvoir agrémenter la lettre d’information de quelques articles de fond, sous forme de billets d’humeur, de présentation d’associations affiliées, de témoignages d’anciens ou de pratiquants d’autres horizons. L’équipe rédactionnelle est composée de trois pratiquants d’AMHE. Nous pensons bien connaitre ce milieu donc, peu de nouvelles devraient échapper à notre vigilance. Toutefois, vous pouvez toujours nous faire part d’un événement lié aux AMHE que nous n’aurions pas relevé. Par ailleurs, libre à vous de prendre votre plume et de nous soumettre un article que vous aimeriez diffuser à la communauté. Ce bulletin est fait par des pratiquants d’AMHE pour des pratiquants d’AMHE. L’équipe de rédaction du Bulletin des AMHE.
Actualité des AMHE :Lancement du Prix Philippe Errard par la FFAMHE et l'association ARDAMHE. En l’honneur d’un éminent membre de notre communauté, la fédération a lancé un prix dont l’objet est de promouvoir les jeunes chercheurs. Sont appelées à candidater les personnes travaillant sur une source (transcription, traduction, interprétation ou méthode d’apprentissage) et qui souhaiteraient proposer un atelier lors d’un stage d’AMHE. Le vainqueur se verra offrir la somme de 200 euros et le droit de présenter son atelier dans un stage fédéral. Toutes les informations relatives à ce prix et aux conditions de candidature sont disponibles ici : En savoir plus sur le prix Philippe Errard Stage sur Liechtenauer par Keith Farrel à Toulouse : Stage sur l’épée longue animé par Keith Farrel. L’association toulousaine « Ost du Griffon Noir » organisait les 26 et 27 janvier derniers un stage dévolu à l’étude de l’épée longue d’après l’enseignement des glossateurs de Johannes Liechtenauer (14e siècle-16e siècle). Keith présentait ainsi les bases de cette escrime à un public comprenant des escrimeurs débutants et confirmés. Plutôt qu’une énième interprétation des pièces de cette escrime, l’instructeur proposait aux stagiaires des exercices d’apprentissage en insistant particulièrement sur des détails relatifs aux postures et gestuelles, souvent négligés et pourtant essentiels à la bonne pratique de cette escrime. Excellent pédagogue, cet instructeur est également un bon pratiquant capable de mettre en application ses enseignements dans un assaut.  Stage sur l’escrime bolognaise par Rob Runacres à Dijon : Stage sur l’escrime bolognaise animé par Rob Runacres. Le célèbre instructeur de l’association anglaise « School of the Sword » est venu en terre bourguignonne les 26 et 27 janvier derniers afin de dispenser un atelier sur l’épée de côté et la rapière selon la tradition bolognaise. Cette escrime du 16e siècle repose sur une douzaine de sources parmi lesquelles on compte les œuvres de Giovanni dall'Agocchie, Achille Marozzo et Antonio Manciolino. À l’occasion de ce stage, l’association organisatrice « De taille et d’estoc » a reçu pas moins de 30 stagiaires visiblement tous très satisfaits.  Deuxième rencontre de PANAMHE : Deuxième rencontre PANAMHE (collectif des pratiquants d’AMHE d’Île-de-France). Les associations franciliennes se sont réunies pour la seconde fois le samedi 2 février à L’Isle-Adam (95). Tandis que la matinée était consacrée à l’interprétation de pièces spécifiques de l’escrime de Johannes Liechtenauer, l’après-midi fut l’occasion d’échanges et d’assauts entre pratiquants d’AMHE. Ce collectif est un échelon intermédiaire entre les associations affiliées et la fédération d’AMHE. Il permet aux pratiquants d’échanger sur les nouveaux équipements, les interprétations récentes et sur les méthodes de travail. La constitution d’un tel collectif est d’ores et déjà à l’œuvre en Bretagne. Rendez-vous en juin pour la prochaine édition ! Événements à venir :Les deuxièmes rencontres AMHE de la Roche-sur-Yon se tiendront le samedi 23 et dimanche 24 février 2013. Au programme, il y aura de l’épée longue selon la tradition liechtenauerienne, de la lutte et de l'épée longue selon les enseignements de Fiore dei Liberi, du combat rapproché selon Hans Talhoffer, de l’épée/bocle selon le manuscrit I. 33 et enfin, une initiation à l’escrime au dussack. Il est à noter que l’organisation du stage reprend celle du Mans qui s’est déroulé il y a quelques mois. Une séance d’échauffement commune précède ainsi les ateliers du matin et de l’après-midi. Cette formule semble s’imposer progressivement dans les événements d’AMHE. Un tournoi à l’épée longue sera également mis en place à l’occasion de ces secondes rencontres. Les informations relatives aux règles de ce tournoi et aux conditions d’inscriptions sont disponibles à cette adresse : Plus d'informations sur le stage à La Roche sur Yon Stage à Schiltigheim - 23 et 24 février 2013 : Lors du week-end du 23 et 24 février se déroula également un stage à Schiltigheim (Alsace). Pour cette neuvième édition Olivier Dupuis, épaulé par plusieurs associations locales, nous propose la thématique suivante : « La (fine ?) fleur des batailles, ou l'art du combat de Fiore dei Liberi ». Le combat selon Fiore dei Liberi sera donc à l’honneur avec notamment des ateliers sur la lutte, la dague et l’épée longue tenue à une et deux mains. Les informations relatives à ce stage sont accessibles ici : Plus d'informations sur le stage à Schiltigheim Stage à Montpellier - 30 et 31 mars 2013 : Stage sur l’escrime selon Philippo di Vadi (15e siècle) à Montpellier les 30 et 31 mars 2013. L’association « École chevaleresque » vous propose une découverte de l’escrime italienne de la fin du 15e siècle d’après le Codex 1324. Après la présentation des concepts généraux, les 2 instructeurs proposeront aux stagiaires d’étudier 25 jeux propres au combat à mesure restreinte. La fiche d’inscription est disponible ici : Plus d'informations sur le stage à Montpellier Stage de Gladiature à Paris - 9 et 10 mars 2013 : Les 9 et 10 mars 2013, Brice Lopez animera un stage sur les techniques de combat des gladiateurs dans la ville de Paris. Les associations organisatrices « Ars Athletica » et « Gladius Scutumque » vous accueilleront à l’église Sainte-Anne de la Butte aux Cailles dans le 13e arrondissement. Le dossier d’inscription est téléchargeable à l’adresse suivante : Plus d'informations sur le stage de gladiature  Stage à Nantes - 6 et 7 avril 2013 : Cette première rencontre nantaise propose de réunir les pratiquants d’AMHE autour des thématiques suivantes : - L’épée longue de tradition liechtenauerienne. - La lutte allemande (15e-16e siècles). - L’épée/bocle selon le manuscrit I.33 (début du 14e siècle). - L’épée de côté selon la tradition bolognaise (16e siècle). Les informations sur ce stage sont accessibles à l’adresse Internet suivante : Plus d'informations sur le stage à Nantes Rencontres de Dijon - 9 au 12 mai 2013 : Les douzièmes rencontres d’AMHE de Dijon se dérouleront du 9 au 12 mai 2013. Les inscriptions pour le plus grand rassemblement français d’AMHE sont désormais ouvertes. Cet événement incontournable réunissant près de 200 participants de tous horizons (États-Unis, Suède, Angleterre, Allemagne, Autriche, Italie, Espagne, etc.) est l’occasion de se frotter à la communauté internationale des AMHE et de voir l’avancée des travaux de ses plus grands chercheurs et pratiquants. L'évènement est déjà complet, il n'est possible de s'inscrire que sur la liste d'attente. Plus d'informations sur les rencontres internationales de Dijon  Billet d’humeur par O. GOURDON
À force de pratique et d'échange inter-associations, je me rends bien compte que nous nous sommes trompé sur le compte de cette nouvelle épée nylon Red Dragon Armoury diffusée par "Knight shop". À sa sortie, on a bien cru qu'elles allaient devenir « LE » simulateur par excellence et il faut bien avouer que c'est loin d'être le cas. Le principal attrait qu'offre cette réplique en plastique c'est son prix. À moins de 80 €, on peut se mettre sur la gueule et c'est une bonne nouvelle. La mauvaise, c'est qu'on peut difficilement travailler avec. Trop souple et trop glissante, elle occulte tout un pan des techniques historiques et, de ce fait, devient un simple outil pédagogique, au même titre que le bois, mais pas le simulateur auquel on s'attendrait. Pour développer ce point revue, j'aimerais revenir sur ce qui nous a conduits à voir dans ce simulateur l'outil d'entraînement parfait et d'en attendre autant. Nos sources font toutes référence à une arme, chose que nous ne manipulons jamais en assaut, mais notre pratique de type « loisir » nous pousse à trouver des formes de simulateurs qui éliminent le plus possible le facteur danger. Pendant longtemps, le seul outil répondant à peu près à cet impératif était le shinai, qui, avec un minimum de protections corporelles quand même, permettait un échange rapide avec des intentions franches. Les pratiquants s'accordaient néanmoins sur le fait que les shinais reproduisaient mal le sentiment du fer et, au final, ne se propageait pas tant que ça au sein des groupes d'AMHE. Le milieu de la reconstitution représentant le plus gros vivier d'acheteur potentiel pour le marché des répliques d'armes blanches, la plupart des AMHeurs s'équipaient d'épées en acier souvent mal équilibrées, trop rigides ou trop lourdes pour la mise en place des techniques martiales. Le but n'étant pas de faire fonctionnel, mais d'abord esthétique (et il y aurait pourtant encore bien des choses à redire sur leur choix esthétique). Soyons clair, au début des années 2000, la communauté est mal équipée. Petit à petit, l'exigence des compagnies et l'avancée dans la vie active procurant des moyens plus importants aux passionnés vont amener les fournisseurs à développer des modèles plus fidèles et plus variés. Albion s'étant implanté en Europe a pu repérer très tôt la demande des AMHeurs et sortir des modèles destinés au sparring. C'est encore assez cher, mais les modèles sont d'une grande qualité comparativement à ce qui existe. L'Europe de l'Est a inondé la reconstitution, mais pas encore exploré le monde des AMHE. Avec l'essor des mêlées et des compétitions aux règles particulières dans les pays de l'Est, les troupes de reconstitution s'intéressent par ce biais aux AMHE. Des modèles à lames souples bon marché font leur apparition. Grâce à cela, nous avons maintenant à notre disposition une gamme de simulateurs en acier assez intéressants et très abordables. Pour l'instant, je dois dire que mon cœur penche pour les Ensifer car à Lugdunenses nous avons une pratique orientée sur la maîtrise de l'arme et la compréhension du geste à travers notamment l'acquisition du sentiment du fer. Peu portés sur le développement de la puissance des frappes, la rigidité des modèles Ensifer ne nous bloque donc pas dans nos sparring. Au début de « Lugdunenses », Franck et moi étions issus de l'école du spectacle et notre première formation nous a appris à gérer l'acier avec le minimum de protection. Cette « frappe confiance », décriée par beaucoup et qui a ses limites, nous a pourtant apporté une assurance du geste qui nous a permis de sparrer sans masque. La crainte de toucher induit du respect entre les partenaires et de la retenue. Nous regardions d'un mauvais œil les nouveaux venus dans les AMHE qui s'équipaient immédiatement de protections et d'épées plastiques ou de shinai pour se mettre dessus sans la moindre maîtrise ni la moindre appréhension. Ce dernier point fait partie, pour moi, des défauts les plus répandus dans les compétitions actuelles. Le manque de danger apparent dû à la matière plastique associée inconsciemment au jouet amène souvent les combattants à une espèce d'inconscience dans les assauts qui me font hurler. Le sentiment de protection n'est qu'une illusion et l'épée nylon a participé à ce mythe. Pour la petite histoire, je n'ai jamais vu autant de bleus sur le corps des combattants que depuis que ces simulateurs sont arrivés. Et ne parlons pas des techniques historiques massacrées par un déplacement du contexte martial vers la compétition... mais là, chacun détient sa propre vérité et tous les traités ne parle pas de self-défense, j'en suis conscient. Je n'assènerai donc pas ma vérité dans cet article, car cela reste mon cheminement personnel. Ceci étant dit, le sentiment de danger est important parce qu'il empêche de se « commettre » et de penser ses assauts comme un moment dont l'objectif n'est que de tuer l'adversaire, mais plutôt comme un test de survie face à une agression. Cette dernière perspective change l'approche du combat. Un duel c'est quoi ? Tuer ou survivre ? Les deux mon capitaine ! Mais survivre permet de recommencer. Combien de combattants se jettent sur la pointe ou confondent « toucher le premier » et « atteindre l'ouverture la plus proche ». L'acier, contrairement au nylon, fait peur. La possibilité que l'adversaire puisse lancer à pleine vitesse sa lame vous évite souvent d'improviser des frappes. Quand on attaque, on prépare le terrain, on observe et …on a peur. Une bonne peur. Celle qui vous oblige à attendre la bonne opportunité pour agir plus sûrement ou mieux encore à fabriquer votre opportunité. Le plastique est ludique, incontestablement. Il permet de poursuivre le geste jusqu'au bout et d'entrer en lutte sans appréhender de chuter sur un quillon, par exemple. Loin de moi, l'idée de dire qu'on ne peut rien faire avec les Nylons. Chaque simulateur peut aider un combattant à un moment précis de sa progression, à l'instar des protections. Franck et moi avions de la réticence à porter des protections de visage, mais les limites de la « non-touche » nous ont empêchées de vérifier jusqu'au bout certaines hypothèses. Depuis, le port du masque est intégré dans certains assauts comme outils. L'épée nylon, par contre, ne fait toujours pas partie de notre panoplie. Nous gardons le bois, mais même customisée (lame raccourcie, poignée raccourcie), le comportement de ce simulateur en plastique est trop loin de reproduire celui d'une arme en acier. Pour finir et pour être objectif, je lui vois cependant trois avantages : celui de pouvoir faire un assaut jusqu'à la lutte, de vérifier son timing à pleine vitesse et de vérifier ses distances sur les coups d'estoc. On peut donc garder l'épée nylon comme un moyen supplémentaire dans l'étude des hypothèses, mais je ne pense pas qu'il soit un bon simulateur pour l'assaut. Vraiment. |