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Édito du président :
L’équipe de rédaction formulait avec justesse et sincérité, dans le
précédent édito : « Ce bulletin est fait par des pratiquants d’AMHE pour
des pratiquants d’AMHE. »
Et bien, non content de simplement leur donner raison, je vais aller plus loin : la FFAMHE est faite par des pratiquants d’AMHE pour des pratiquants d’AMHE. Pour illustrer cela, j’aimerais vous raconter ma vie… Il y a quelques semaines, j’assistais avec bonheur au stage de Schiltigheim organisé par Olivier Dupuis. Le samedi soir, après le repas, des petits groupes se sont formés pour terminer la soirée dans les chambres autour d’un verre. Sans réelle concertation, motivés par la perspective de goûter à un hypocras maison, des duos de rémois, parisiens, dijonnais, et lillois se sont retrouvés. Avant même d’avoir débouché la bouteille du breuvage susdit, nos amis de l’ARDAMHE sont tombés sur un magazine italien traitant du combat médiéval et plus particulièrement de la Pugna. Engageant la conversation avec Gilles de Reims, notre vice-président Didier constate que les informations qu’il cherchait depuis longtemps sur cette tradition martiale existent, et il est fort probable que les deux chercheurs soient déjà en train de travailler sur la Pugna. Il constate aussi que l’hypocras dégage des arômes de cerise dignes d’une maraude printanière ; mais je m’égare… Ces rencontres bénéfiques en tous points à notre pratique sont à la fois la cause et la conséquence de l’existence de la FFAMHE. Evidemment, les pratiquants n’ont pas attendu la création de la structure fédérale pour être actifs. Mais, la FFAMHE, par sa simple existence, somme des associations qui la compose, existe pour officialiser et renforcer cette volonté de partage entre les AMHEurs français. Votre fédération est là pour vous rappeler que votre association n’est pas une bande isolée d’étranges martialistes férus d’histoire : des amis font des Arts Martiaux Historiques Européens un peu partout en France et en Europe. Pour la France, ce bulletin propose de vous rappeler quand et où les retrouver. Pour l’Europe, il est fort probable que l’année 2013 apporte son lot de surprises. Ensuite, je tiens à remercier les associations organisatrices des stages qui ont fleuri çà et là durant ces derniers mois, et à encourager celles qui voudraient tenter l’expérience. La pérennité des AMHE en France passe par des associations solides et des rencontres régulières entre ces associations et leurs membres. Et pour finir, je me permettrai de donner le conseil suivant aux débutants : participez aux stages ! Deux jours avec d’autres AMHEurs vous feront plus progresser que deux mois de pratique, et vous rentrerez chez vous définitivement accro aux AMHE. Guillaume Vaillaut, président de la FFAMHE.
Événements à venir :Stage à Nantes les 6 et 7 avril 2013 : Le programme complet et la fiche d'inscription sont désormais en ligne ici. De nouveaux ateliers ont été ajoutés et notamment une intervention de Nicolas Delom sur la « leçon ». Il s’agit d’un exercice typique de l’escrime moderne que l’on retrouve également dans d’autres sport de combats tels que la boxe française. Les pratiquants d’AMHE verront ainsi dans quel mesure cet exercice peut être appliqué à un art martial ancien.  Stage épée, lance et bouclier au XIe – XIIIe sous la direction de Gilles Martinez : L’association « Académie AMHE » organise les 6 et 7 avril 2013 un stage à Rochemaure (Ardèche). Le samedi sera consacré à l’opposition en duel alors que le dimanche sera dédié à l’étude du combat en groupe. Une visite du château de Rochemaure est également au programme. Pour en savoir plus, cliquez ici. La prochaine rencontre PANAMHE (collectif des pratiquants d'AMHE d'Île-de-France) aura lieu le dimanche 26 mai 2013 à Fontainebleau. L’association organisatrice, Artes Belli, nous propose le programme suivant : - 10h accueil des participants à la gare d'Avon- Fontainebleau. - 10h30 promenade dans les jardins du chateau de Fontainebleau. - 11h30 - 12h arrivée dans la salle de sport et picnic. - 13h début de l'entrainement avec les pièces du Schillhau et après midi libre (travail technique et/ou assauts). Pour en savoir plus et éventuellement participer à cet événement, vous pouvez contacter l’association Artes Belli à cette adresse : artesbelli@voila.fr Stage sur l’escrime selon Philippo di Vadi (15e siècle) à Montpellier les 30 et 31 mars 2013 : L’association « École chevaleresque » vous propose une découverte de l’escrime italienne de la fin du 15e siècle d’après le Codex 1324. Après la présentation des concepts généraux, les 2 instructeurs proposeront aux stagiaires d’étudier 25 jeux propres au combat à mesure restreinte. La fiche d’inscription est disponible ici. HEMAC Dijon 2013 : Les inscriptions pour le plus grand événement d'AMHE français sont closes. Il reste toutefois possible d'y participer grâce à des formules à la journée incluant seulement la participation aux ateliers. Pour en savoir plus, cliquez ici. Actualité des AMHE :Date limite des candidatures pour le Prix Philippe Errard le 15 mars 2013 ! Tous les dossiers de candidature à ce prix sont déposés ! Il revient désormais aux membres du jury d’en prendre connaissance et de désigner le lauréat du premier prix Philippe Errard. Rappelons que le vainqueur se verra offrir la somme de 200 euros et la possibilité de présenter son atelier dans un stage fédéral. Quatre dossiers ont été soumis au jury pour cette première édition et, autant le dire tout de suite, la barre a été mise assez haut ! Par ordre alphabétique, évoquons d'abord le dossier déposé par Aurélien Calonne et Catherine Loiseau concernant l’escrime de tradition bolonaise. Ce binôme propose une traduction en cours et une étude du volumineux ouvrage Opera Nova de Achille Marozzo. De son côté, Pierre-Henri Causin a soumis une traduction en cours ainsi qu’une étude du livre d’arme attribué à Hans Medel (tradition liechtenauerienne). Le troisième dossier est présenté par Lutz Horvath. Son atelier s'appuie sur une traduction et une étude de la faucille selon Paulus Hector Mair (Opus Amplissimum de Arte Athletica). Enfin, Sébastien Romagnan propose un atelier sur l’Atajo. Cette technique spécifique de la destreza espagnole est abordée par le candidat à l’aune du traité d’escrime relativement méconnu de Francisco Lorenz De Rada intitulé Nobleza de la Espada. Rencontre AMHE de Montpellier : Une quarantaine de sportifs du grand Sud ont participé le week-end du 23 et 24 février 2013 à un tournoi d’AMHE à Montpellier. Par poules de cinq, les combattants se sont affrontés à l’épée longue puis à l’épée bocle sur des passes d’armes d’une minute trente. Le trophée s'est ensuite joué entre les concurrents lors d'une finale à élimination directe. En marge de la compétition, un atelier d’épée bocle était dispensé par Frédéric Tracy. Voici le résultat des compétitions des deux jours : Samedi, 1er J.-C. Ize (Lions de guerre) ; 2e G. Carriere (École chevaleresque) ; 3e G. Franco (La Guelde Delphina). Dimanche, 1er J. Lepercque (Les Guerriers du lendemain) ; 2e G. Carrière ; 3e F. Tracy (Médiéval combat).  Dreynevent à Vienne : Vienna ! Plusieurs associations françaises étaient présentent le mois dernier au grand rassemblement européen de Vienne : le DreynEvent. Des membres de Luctatio (Melun), de l’Ost du Griffon Noir (Toulouse), de Médiéval Combat (Nice), de De Taille et d’Estoc (Dijon) et du REGHT (Lille) ont eu la chance de participer à des ateliers de très grandes qualités et de déguster de mille et une façons la pomme de terre autrichienne… Trois jours à s’escrimer et à lutter avec nos amis étrangers, à voir leurs méthodes de travail, l’équipement utilisé, permettent ainsi aux français et à la FFAMHE d’évoluer et de proposer des pratiques au fait des avancées européennes. Vivement l’année prochaine ! Gladiature, les 9 & 10 mars derniers à Paris : L’association Gladius Scutumque a organisé un stage sous l’égide de Brice Lopez. Une quinzaine de participants ont découvert l'armement et pratiqué tour à tour les techniques du Provocator, du Mirmillon, du Thrace, ou encore de l’Hoplomate. La mise en place de ce stage participe d’une volonté commune de l’organisateur et de l’instructeur de développer les AMHE antiques en région parisienne.  Nouveau traité disponible sur Internet : Mise à disposition des pratiquants d’AMHE d’une nouvelle source par la FFAMHE. Nous signalons la numérisation, financée par la fédération, d’un ouvrage d’escrime. Il s’agit de L’Art de tirer des armes, réduit en abrégé méthodique rédigé par Jean De Brye en 1721. Ce traité de 103 pages aborde le maniement de l’épée de cour. Il est accessible sur la bibliothèque numérique Medic@. Une transcription existe d'ores et déjà, ce qui facilite la lecture du document pour une pratique arme à la main. Vous pouvez retrouver cette transcription sur le site du Cercle des Escrimeurs Libres Nantais. Le souci de conservation patrimoniale est inscrit dans les objectifs de la fédération. Cette dernière essaiera donc, dans sa mesure de ses capacités financières, de contribuer régulièrement à la mise à disposition de nouvelles sources au plus grand nombre. Interview
Bonjour Olivier, tu es membre fondateur de la FFAMHE et un instructeur réputé de la pratique de la rapière et de l’épée de cour. Comment es-tu venu à pratiquer les AMHE, quel est ton parcours ? 
J'ai commencé à m'intéresser à ce que l'on appelait alors « l'escrime
ancienne » à ma sortie de l'école de maîtres d'armes (en 1985...). Ce
qui est devenu au sein de la FFE l'escrime artistique. Ce qui
m'intéressait dans cette escrime, c'était de pouvoir donner au public
une vision de l'évolution de l'escrime qui aboutit à l'escrime sportive
telle que nous la connaissons aujourd'hui. Dans les années 90 – 92, je
me suis aperçu qu'il y avait une différence entre les techniques que je
pouvais trouver dans les traités de rapière (Capoferro entre autres) et
ce que je pratiquais et enseignais en matière d'escrime de spectacle.
Avec le matériel dont je disposais à l'époque (des rapières faites
spécialement en Angleterre pour avoir des lames d'un mètre, impossibles à
trouver en France), reproduire ces techniques en combat était
impossible, et je me suis orienté vers des présentations techniques. Au
lieu de présenter des combats, nous montrions une suite de passes
d'armes bloquées. Puis j'ai dû arrêter (en 2000), mon club d'escrime
sportive prenant de l'importance et ne me laissant plus de temps pour
régler des scènes de spectacle et surtout chercher des endroits pour les
produire.
Pour garder mes adhérents de mon association de spectacle, j’avais commencé à réfléchir à une pratique historique en opposition basée sur l’escrime du XVIe (Marozzo, Manciolino…). L'escrime du XVIe utilisait beaucoup la taille, que je pensais pouvoir utiliser avec les lames disponibles à l’époque (en 98-99). Mais avec les armes XVIe les coups de taille sont trop vulnérants pour une pratique « tous publics » (je voulais travailler avec des armes en métal, aussi proches que possible des armes d’époque) et je n’avais pas les moyens d’investir dans les protections nécessaires. En 2003, un distributeur de matériel avec lequel je travaille (Sport 7) m'a rapporté des États-Unis des lames de rapière d’un mètre. Souples et sécurisées, suffisamment pour envisager des assauts comme ceux que l'on fait en escrime sportive, avec les mêmes protections. Ce qui m'a donné l'idée de créer une nouvelle discipline et d'ouvrir au sein de mon club (l’association de spectacle ayant cessé ses activités) un cours d'escrime de duel. Alimenté à la fois par mes recherches pour mes présentations, mais aussi par mes connaissances en escrime sportive. À ce moment-là, les groupes d'AMHE naissants en France ne faisaient que de l'escrime médiévale, j'ai donc travaillé dans mon coin, travail facilité par le fait qu'un certain nombre de traités en français devenaient disponibles sur la toile (Giganti, Calvacabo. Dancie...). Le concept de départ de cette discipline était inspiré de ce que pratique la Society for Creative Anachronism (avec le « light fighting »), mais avec une base technique plus historique. La rapière étant plus pratiquée de l'autre côté des Alpes, j'ai pris contact avec la FISAS pour participer à leur meeting. J'y ai appris beaucoup, mais cela m'a permis de constater que le système que je pratiquais et enseignais tenait la route. Par le biais des forums, de mon site web, je suis entré en contact avec certains pratiquants d'AMHE (Michael Huber, Philippe Errard, Fabrice Cognot…). Dans la mesure où leurs recherches allaient dans le même sens que les miennes, même si les sujets étaient différents, que la méthode de recherche était très proche, nous avons rapidement accroché. J'ai un peu abandonné le côté costumes/reconstitution pour me consacrer à la compréhension technique des armes. Pourquoi la rapière au départ ? Je dirais par pragmatisme. Je voulais une activité qui se démarque de l'escrime sportive et de ses trois armes, mais qui puisse se pratiquer en opposition avec les mêmes standards de sécurité. De mon passage dans le monde du spectacle, j'avais une mauvaise image de l'escrime médiévale, notamment de la notion de « frappe confiance ». L'épée de cour aurait été mon choix naturel au départ, mais cette technique ressemblait trop au fleuret sportif pour marquer une rupture avec ce qui se faisait déjà en escrime. Je ne voulais pas d’une escrime sportive bis. Ayant éliminé l’escrime XVIe, la disponibilité de lames conformes m’a amené à l’escrime à la rapière. L'autre raison de ce choix est la disponibilité de sources en français, vu que je ne lis ni l'italien ni l'allemand. Je me suis essayé à une traduction, mais je n’ai ni le temps ni les connaissances pour le faire correctement. L’escrime historique représente une petite partie de mes activités professionnelles (2 heures de cours par semaine), au sein d’un club sportif très important pour un seul enseignant. Peux-tu expliquer à nos lecteurs la différence entre rapière et épée de cour ? Tout d'abord, la différence est physique. La rapière a une lame longue (1m), une garde qui enveloppe la main, un pas d'âne et des quillons. L'épée de cour a une lame courte (de 75 à 90 cm à priori), une garde plus petite protégeant juste devant la main, pas de quillons et un pas d'âne réduit. Techniquement, la tenue est différente, pouce placé en regard du tranchant pour la rapière, en regard du plat de la lame pour l'épée de cour. La rapière privilégie une technique en 1 temps (frappe en plaçant l'arme de façon à contrôler l'arme adverse), l'épée de cour (pour l'école française) une technique basée sur 2 temps (contrôle de l'arme adverse, puis frappe). Enfin, dans l'utilisation la rapière est souvent accompagnée d'une arme tenue en main gauche (petit bouclier, manteau, dague), alors que c'est plus rare pour l'épée de cour. Je constate ces dernières années un intérêt croissant des pratiquants d’AMHE pour la rapière. Un tournoi lui est même désormais entièrement consacré. Bien qu’il reste du chemin à faire, je suppose que tu es plutôt satisfait de cette évolution ? C'est une bonne chose pour les AMHE. D'une part, parce que la population intéressée à priori par la rapière n'est pas la même que celle intéressée par l'escrime médiévale. Ensuite parce que cela montre que la Fédération n'est pas limitée à l'escrime médiévale et antique. Enfin, c'est une bonne chose pour mon groupe de pouvoir envisager des rencontres avec d'autres pratiquants en France. Même si le cadre n'est pas tout à fait celui que j'avais imaginé au départ, c'est effectivement très satisfaisant dans la mesure ou ce que j'ai quelque part initié se poursuivra. A contrario l’épée de cour semble complètement délaissée, elle reste majoritairement pratiquée dans le cadre de l’escrime artistique. Ce constat est plus nuancé à l’étranger et notamment aux États-Unis où des personnes étudient l’école française d’escrime du XVIIIe siècle et sortent même un DVD. C’est un comble ! Quel est ton avis sur cette situation ? Contrairement à la situation en France, l'enseignement de l'escrime est plus libre aux États-Unis. Pas tellement dans les textes, mais plutôt dans la culture. Des maîtres d'armes installés aux États-Unis, venant d'Europe, ont continué à faire vivre des écoles d'escrime classique, alors que les maîtres français sont passés à l'escrime sportive électrique. Jusqu'à il y a une vingtaine d'années, les maîtres d'armes en France étaient formés sur les bases de l'escrime classique du début du XXe siècle, qu'ils appliquaient à l'escrime sportive en usage. Avec comme relation aux traités du XIXe la logique de la fin du XIXe, à savoir que l'escrime en usage est l'escrime parfaite, et que celles qui ont précédé ne sont qu'une approche de cette perfection. La logique de lecture consiste plus à trouver des choses à utiliser en escrime sportive, ou à trouver l'origine de tel ou tel mouvement, qu'à comprendre réellement l'escrime qu'ils pratiquaient et les buts qu'ils poursuivaient. Un autre aspect est que dans les pays anglo-saxons, l'escrime de spectacle est beaucoup plus proche de l'escrime historique qu'en France, où l'on a développé une technique spécifique (devenue l'escrime artistique). Voir les Américains traiter d'école française d'escrime, c'est logique, mais difficile à digérer. Même si j'ai une admiration certaine pour le Maestro Ramon Martinez et sa femme Jeanette, et pour leur travail aussi bien sur l'école espagnole de rapière et l'école française d'épée de cour. Pour moi, nous nous sommes endormis sur nos connaissances, et nions notre histoire. Pour des raisons qui ont été tout à fait valables (le duel a fait des ravages en France), mais qui ne sont plus d'actualité. Pour le public, l'épée de cour a l'image de l'escrime, et lorsqu'ils se présentent dans une salle d'armes on les oriente vers l'escrime sportive ou vers l'escrime artistique. Mais je pense que l'évolution de l'escrime sportive laisse désormais une place pour la pratique de l'escrime traditionnelle et ancienne, et qu'il y a un public pour la pratique de cette escrime. Nous avons toutes les sources nécessaires pour permettre de faire revivre ces pratiques, directement car écrites en français, et la majeure partie des connaissances nécessaires non décrites sont encore présentes dans l'escrime sportive actuelle, à condition de savoir faire la part des choses. Un autre intérêt, c'est que le matériel nécessaire au départ est disponible (les armes et les protections se trouvent dans n'importe quelle boutique d'escrime sportive). Pour ma part, je suis venu à l'étude de l'épée de cour et de l'école française en cherchant à comprendre son articulation (technique) avec la pratique de la rapière, et avec celle du fleuret de salle. Ce que l'on appelle « épée de cour » est une arme qui a existé et évolué de la fin du XVIIe siècle à la moitié du XIXe (en gros). Avec un instrument d'étude qui lui est indissociable, le fleuret. En première apparence, l'épée de cour et le fleuret n'ont pas évolué entre ces deux extrêmes, au moins physiquement. Ce qui amène l'impression pour un maître d'armes formé à l'escrime « classique » qu'il s'agit de la même escrime. Ce qui est faux. Les pratiquants d'escrime artistique s'attachent à l'image, et la plupart font du fleuret classique avec l'épée de cour, quelle que soit l'époque. Avec quelques forumeurs, nous projetons de mettre en place un stage sur l'épée de cour début juillet (probablement le week-end du 7). Le but que je me propose de poursuivre est de donner les clefs nécessaires à la lecture des traités (entre autres, les positions et leur fonctionnement), ainsi que les bases générales de cette escrime. Tu es aussi maître d’armes d’escrime sportive. Aurais-tu un conseil à apporter aux pratiquants d’AMHE en général ? Si je n'ai qu'un conseil à donner, c'est « SÉCURITÉ ». Et notamment, toujours avoir à l'esprit que les conditions du combat peut modifier brutalement les paramètres sur lesquels on base cette sécurité. Une lame qui se brise, par exemple, peut parfois ramener l'arme à son état létal. D'autre part, je n'ai qu'une confiance très limitée dans la notion de self-contrôle, ce qui m'amène à recommander le masque dès qu'il y a un travail face à face. Un coup porté en déséquilibre, une mauvaise réaction du partenaire et une pointe arrive très vite dans la figure. Nous utilisons des armes, dans le but de reproduire des techniques et des comportements décrits à l'origine pour blesser ou tuer. C'est à ne jamais oublier. Sur un autre plan, surtout pour les pratiquants isolés, je pense qu'une petite pratique de l'escrime sportive en loisir peut permettre de gagner du temps dans la progression. Au moins pour ce qui concerne les pratiques à partir de la rapière. Les notions de distance, d'observation de l'adversaire, de moment d'attaque, de placement général de l'arme sont toujours présentes (à l'épée notamment, pour prendre l'arme la plus accessible), et la base mécanique reste la même. Merci à Olivier Delannoy du temps qu'il nous a accordé pour cette interview. Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur le stage d'épée de cour évoqué, cela se passe ici. |
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