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Edito de Guillaume Vaillaut - président de la FFAMHE
Depuis plusieurs mois, nous faisons le constat que beaucoup de nouveaux pratiquants sont à la recherche de maîtres ; c’est-à-dire de pratiquants chevronnés qui sauraient leur apporter des réponses -avant même que les questions ne soient posées, par ailleurs-. Je ne m’attarderai pas sur les personnes peu scrupuleuses qui profitent de ce besoin pour répondre au leur : celui de devenir un de ces maîtres. En revanche, appesantissons-nous sur cette tendance très actuelle qui consiste à lever les yeux au ciel et à ouvrir les mains pour recevoir les bienfaits de la Providence. Les AMHE ne sont pas et ne seront jamais une activité finie qui peut être enseignée dans son intégralité. A la base de la pratique des AMHE se trouve l’indispensable phase de compréhension, sinon de recherche. Il n’y a pas de secret : pour comprendre, il faut réfléchir, donc poser des questions et des problématiques puis tenter, éventuellement, d’y apporter des réponses. J’utilise le pluriel à dessein. Pour pratiquer les AMHE, posez surtout les bonnes questions, et soyez patients dans votre quête de réponses. Lisez, écoutez, recoupez, pratiquez, échangez, faites-vous mal au corps et à l’ego, et sachez formuler vos interrogations. Il faut autant de courage pour poser des hypothèses que pour affronter le plus redouté des compétiteurs suédois. De la même façon, ne cherchons pas à imiter qui que ce soit : ni un pratiquant respecté, ni un maître disparu, ni une figure guerrière historique fantasmée… Faisons preuve d’une passion froide à l’encontre des AMHE, des prouesses martiales, et de l’Histoire. Le pratiquant respecté n’a qu’une interprétation parmi d’autres, le maître disparu n’existe qu’à travers de rares sources, et la figure du combattant idéal n’est qu’un leurre. L’apparence des réalités passée est trompeuse, il faut aller au-delà de la patine du temps et remplacer les verbes d’état (sembler, avoir l’air, passer pour, demeurer…) par des verbes d’action (savoir, comprendre, maîtriser, transmettre…). Nous ne sommes pas les héritiers de savoirs martiaux, nous sommes une bande de barbares qui essaient de comprendre les ruines qu’ils ont découvert. Barbares vociférants mais pas irrespectueux, avec lesquels j’ai la chance de faire un bout de chemin. Bonne rentrée à tous. ActualitésNouvelle affiliation : Nissa Historical Kombat Klub
Une nouvelle association vient de rejoindre la FFAMHE. Basée sur Nice, l’association Nissa Historical Kombat Klub se concentre essentiellement sur l’épée longue de la tradition de Johannes Liechtenauer.
Un noyau de personnes motivées souhaite lancer une association d’Arts Martiaux Historiques Européens dans l’Aube. Si vous êtes intéressés par la pratique et que vous voulez trouver des partenaires, rendez-vous sur amheonweb pour en discuter : http://www.amheonweb.net/forum/viewtopic.php?f=11&t=554 Des AMHE à Orléans (Loiret – 45)Pratiquer les AMHE à Orléans ? Ce sera bientôt possible grâce à l’initiative de personnes intéressées par la pratique. Informations, discussions et échanges sur le forum d’amheonweb à l’adresse suivante : http://www.amheonweb.net/forum/viewtopic.php?f=11&t=503 Événements à venirVilleneuve HEMA Tournament 
Le tournoi annuel de Medieval Combat aura lieu les 30/31 août au gymnase Romée de Villeneuve-Loubet (cote d'azur, proche Nice). Deux tournois se dérouleront tout au long des deux journées : épée longue et épée bocle. Il sera possible de participer aux deux tournois.
L'événement Cornucopia se tiendra du 12 au 14 septembre au Lac de Panthier, Vandenesse-en-Auxois.
Le programme est bouclé, les inscriptions sont donc officiellement ouvertes. Vous trouverez les infos utiles au stage sur le site de la FFAMHE :
L’Ost du Griffon Noir est fier de vous présenter son premier event à vocation récurrente : le Toulouse HEMA Gathering a.k.a THEMA. Le principe est de réunir sur un week-end plusieurs instructeurs (de l’OGN et d’ailleurs) autour d’un thème commun. Pour cette première année le thème sera le Maître d’armes italien du XVe siècle Philippo Vadi Pisano, au travers de son œuvre De Arte Gladiatoria Dimicandi. http://ostdugriffonnoir.com/events/thema/ MEDIAS
L’Ost du Griffon Noir nous propose une nouvelle manière de faire la promotion des AMHE grâce à une vidéo tournée à l’occasion de leurs Summer Sessions.
A voir également, le documentaire réalisé par Kristin Brumley sur sa participation au tournoi AMHE de Longpoint (Maryland, Etats-Unis) :
http://youtu.be/qpHBnvLXU_I
Armatura lance un concours pour la promotion des AMHE. Toutes les informations sont disponibles ici :
https://www.facebook.com/events/1510815652465853
Pierre-Alexandre Chaize (doctorant à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines) présente sa thèse : "Les arts martiaux en occident à la fin du Moyen Age". Contre les idées reçues sur l’Histoire, il développe un exposé dans lequel il nous montre toute l’actualité de la démarche de l’Historien. Trois minutes assez lumineuses très bien conclues par un bel envoi. https://www.youtube.com/watch?v=ZYFpcgzbETw Le CREATIF propose une vidéo d’interprétation du coup d’arrière main à la hache noble, selon le Jeu de la Hache. En 8 minutes de vidéos, les membres du CREATIF proposent des explications très pédagogique suivie de démonstrations d’enchaînement. La vidéo est disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=geIXQy-JuYY C’est la première fois qu’on peut montrer, via différents médias, des éclairages aussi précis sur les pratiques diverses des AMHE : la recherche, la pédagogie, l’art et la compétition. Chose intéressante : tous ces médias ont été publiés dans un laps de temps très court... ACTUALITé DE LA RECHERCHE EN FRANCE
Nouvelle numérisation PALAS : La FFAMHE vient de mettre en ligne une nouvelle numérisation au sein de sa collection PALAS. Il s’agit d’un traité d’épée de cour publié en 1796 par Baltazar Ficher et portant le titre de L’art de l’escrime dans toute son étendue. Ce livre a la particularité d’être bilingue franco-russe. Il a en effet été publié à St. Pétersbourg par un natif de Suisse !
Appel aux dons, projet PALAS : La FFAMHE lance un appel à votre générosité afin de soutenir le projet PALAS. Nous avons besoin de fonds pour poursuivre les achats de numérisations que nous mettons à disposition de tous sur Internet au sein de la Collection PALAS. Il reste encore de nombreux autres ouvrages à numériser. Nous en avons actuellement répertoriés une soixantaine s’étalant du 17ème au début du 20ème siècle. Nous savons aussi que d’autres ouvrages, de la période médiévale par exemple, ne sont pas encore librement disponibles.
Vous avez certainement vu passer, par vos représentants associatifs, un questionnaire en début d'été destiné aux pratiquantes d'AMHE. Jeanne Breard, membre de De Taille et d'Estoc et de la Confrérie de la Corneille chargée par la FFAMHE d'étudier la situation nous explique cette démarche. Des femmes et des AMHE, et alors ? Où est le problème ?Article de Jeanne Bréard
Il faut bien admettre qu’autour de nous, la présence masculine est très majoritaire. Il est vrai également que notre mémoire archaïque peine à imaginer la femme dans une pratique susceptible de mettre son corps en danger. D’après certains sociologues, les femmes, en matière d’activité physique, seraient plutôt attirées vers des pratiques à dimension esthétique mettant en jeu l’expression corporelle. Qui plus est, la dimension symbolique de la pratique d’un art martial est principalement orientée vers les hommes. Clichés ? Non, il s’agit véritablement de quelques millénaires d’histoire humaine qu’on ne peut balayer si facilement. Et le résultat est très clair. En moyenne, 10% de femmes par association d’AMHE. Et si l’on constate l’existence de certains groupes exclusivement constitués d’hommes, l’inverse ne semble pas exister. A l’heure où le gouvernement prône la parité dans tous les domaines, les AMHE sont bien loin de répondre aux exigences des instances officielles. Un décret datant du 7 janvier 2004 a en effet introduit dans les statuts des fédérations sportives un principe de proportionnalité entre le nombre de sièges dont les femmes doivent disposer et le nombre de licenciées éligibles. Depuis quelques années le comité interministériel au droit des femmes vise même la parité dans la composition des instances des fédérations, mettant en avant l’exemple de la fédération française de natation dont le comité directeur se compose depuis décembre 2012 d’un nombre égal de femmes et d’hommes. Ces dispositions ont pour but de lutter contre une inégalité notable dans le sport entre les femmes et les hommes qui s’explique par l’accès encore récent des femmes au sport en compétition (pour ne donner qu’un exemple, l’admission des femmes aux Jeux Olympiques sera prononcée par le Comité international Olympique en 1928). Il semble donc assez légitime que le sujet de la (faible) présence féminine dans notre belle discipline fasse quelques émules. Cependant, à notre échelle de pratiquants, ce ne sont pas les décrets officiels qui ont soulevé tous ces questionnements. La discussion autour des femmes dans les AMHE a véritablement émergé au moment de la fondation du groupe Esfinges en 2012 à l’initiative de Ruth Garcia Navarro et Mariana Lopez Rodriguez, très vite soutenues par Fran Terminiello. Ce groupe a pour vocation la promotion de la pratique féminine au sein des AMHE et offre des espaces de discussion réservés aux femmes autour de divers sujets liés à cette problématique. Ce rassemblement ne fera pourtant pas l’unanimité au sein de la discipline. De nombreuses femmes (et force est de constater que c’est une tendance très française, l’initiative ayant été bien plus chaleureusement accueillie dans d’autres pays) ne comprennent pas l’utilité d’un tel groupe : pourquoi faire une différence, se mettre à l’écart ? Pour ces dernières, un tel groupe a tendance à mettre en exergue ce qui pourrait séparer les femmes des hommes dans la pratique alors qu’elles se sentent parfaitement intégrées dans cet univers, malgré la forte présence masculine. Très souvent d’ailleurs, ces femmes ne ressentent pas le besoin de « recruter » toujours plus de femmes, idée qui s’oppose aux volontés de parité des instances officielles. Et le débat prendra de l’ampleur avec la question épineuse des tournois féminins, soutenus par le groupe Esfinges. Si l’idée première semble être de donner aux femmes toutes leurs chances de s’illustrer sur la scène de la compétition, beaucoup s’opposent à cette idée pour des raisons très variées allant de l’anti-compétition jusqu’à une idée tout simplement différente, voire opposée, de la façon de mettre en valeur la pratique féminine. Ce sont donc tous ces débats et questionnements, allant du regard extérieur sur la pratique féminine jusqu’à la façon de la gérer au sein même des AMHE en passant par une volonté de répondre mieux aux exigences officielles qui ont conduit à s’intéresser de façon plus précise à la présence des femmes dans les AMHE. C’est aussi l’occasion de faire un état des lieux des sentiments des femmes elles-mêmes par rapport à ces diverses questions. C’est pour toutes ces raisons que vous avez été sollicitées récemment par le biais d’un questionnaire. Vous avez été nombreuses à y répondre et beaucoup se sont interrogées : mais pourquoi une telle étude ? Y a-t-il un problème ? Y a-t-il réellement des questions à se poser ? J’espère donc que ce petit article d’introduction à cette étude aura répondu à vos questions qui sont d’ailleurs partagées par certains membres de la gente masculine. Je profite d’ailleurs de l’opportunité que l’on m’offre d’écrire dans le bulletin des AMHE pour remercier toutes celles qui y ont répondu et tous ceux qui m’ont apporté des informations supplémentaires fort utiles. Il est temps maintenant pour moi de traiter toutes ces données afin de rendre compte plus en détail et en toute objectivité de tout ce qui traite de ce vaste et beau sujet « les femmes dans les AMHE ». Affaire à suivre… |
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Dans le milieu associatif, les bonnes résolutions se prennent à la rentrée de septembre. Et la saison reprenant dans les jours à venir, je me dois de rappeler un principe primordial des AMHE, afin que vous fassiez les bons choix pour la pratique et la pérennité de votre activité préférée.
Là, debout devant un badaud venu s’intéresser de plus près à ces drôles de gens maniant épées, bocles ou sabres, vous avez vos baskets aux pieds, un pantalon de sport, peut-être un très beau t-shirt de compression. En bref, un équipement qui ne trompe pas. Vous pourriez même avoir votre masque sous le bras et être encore trempée de la sueur de votre dernier combat, le visage rouge et le souffle court. Et pourtant, la question fatidique arrive. Elle arrive presque toujours. « Mais vous, vous faites quoi ? Vous pratiquez ? ». Et oui, vous le constatez en soupirant silencieusement, il semblerait que même tout cet attirail de combat ne soit pas suffisant à faire admettre que les femmes pratiquent les AMHE, au même titre que les hommes, de façon physique voire engagée.
