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Éditorial de Gaëtan MarainEnseigner un art, dit-on, permet à l’enseignant de progresser lui-même et d’approfondir ses connaissances du sujet étudié. À l’occasion de cet édito, j’aimerais jeter la lumière sur cette question en faisant part de mon expérience et de mes observations sur ce point. Il sera ici question d’AMHE, mais les conclusions de ce papier peuvent être aisément étendues aux AM dans leur ensemble voir, aux arts tout court. Comme beaucoup de personnes dans les AMHE, j’ai commencé à enseigner à reculons. Faute d’un autre pour le faire, je m’y suis collé. Ersatz d’enseignant, j’ai davantage subi cette posture que je ne l’ai vraiment recherchée. Je me suis assez tôt méfié de ce sacerdoce. Par le passé et à plusieurs reprises, j’avais déjà observé des pratiquants devenir enseignants. En général, il en résultait une sorte de déception, car ils passaient finalement leur temps à montrer des bases à un public versatile et, chaque saison apportant son lot de nouveaux adhérents, ils devaient remettre sans arrêt l’ouvrage sur le métier. L’enseignant d’AMHE était à mes yeux une sorte de Sisyphe condamné à refaire toujours la même chose tout en voyant, dépité, ses camarades qui n’avaient pas cédé aux sirènes de l’enseignement devenir plus aguerris et plus doctes que lui. Avec le temps, ce premier constat s’est révélé faux, ou du moins l’ai-je nuancé. En réalité, ce qui rend l’enseignant meilleur que s’il était resté simple pratiquant, c’est l’exemplarité. Cette volonté d’éviter de dire ou de montrer des choses que l’on n’applique pas soi-même ( le fameux « faites ce que je dis, pas ce que je fais »). Le temps aidant, cette posture d’exemple – forcée au départ – devient par la suite une « seconde nature ». À force de montrer des bases et de dire qu’elles sont bonnes, on finit par s’en convaincre soi-même et par incarner les principes énoncés. Pour le dire autrement, l’enseignement facilite l’incorporation des principes de l’art enseigné. À force de montrer l’exemple, "au fur et à l’usure" si j’ose dire, on devient soi-même un exemple à suivre (du moins dans le domaine étudié). Gaëtan Marain,
Equipe de rédaction du Bulletin des AMHE Événements à venir :
Gilles Martinez propose une série de stages sur l’épée longue selon Fiore dei Liberi. Les sessions auront lieu le samedi 9 novembre 2013, puis les samedi 11 janvier, 8 février, 8 mars, 12 avril, 17 mai et 14 juin 2014.
L’association des Guerriers du lendemain organise une rencontre AMHE le dimanche 17 novembre à Marseille de 9h à 18h à la maison de quartier des Lices au 12 Rue des Lices. De 9h à 12h30 se dérouleront des ateliers d’AMHE. Ensuite une pause déjeuner aura lieu de 12h30 à 14h (le repas n’est pas fourni par l’organisation). Enfin, la plage horaire de 14h à 18h sera dédiée aux assauts. La participation à cette journée est gratuite et ouverte à tous les membres d’association d’AMHE quelque soit leur niveau dès lors qu’ils peuvent justifier d’une assurance civile. Pour les assauts, les participants doivent se munir de gants, d’un masque d’escrime, d’une veste matelassée et d’une épée en nylon ou un simulateur équivalent.
Le rassemblement informel des pratiquants d’escrime à l'épée et bocle annonce la première réunion nationale les samedi 23 et dimanche 24 novembre à Melun (77). Elle est destinée à l’échange des savoirs, savoir-faire et savoir-être relatifs à la pratique et à l’enseignement de cette discipline. Sans exclure les pratiquants isolés, le canal de communication privilégié est celui des clubs membres de la fédération. Cette réunion est organisée par Luctatio, les informations seront diffusées sur la page Facebook de l’association Luctatio :
L’association Ost du griffon noir organise un stage d’épée bocle le week-end des 15 et 16 mars 2014. À cette occasion, l’association a convié M. Roland WARZECHA (de DIMICATOR) à venir animer le stage. Afin de profiter pleinement de ce week-end, le stage est uniquement ouvert aux personnes avancées dans la pratique de l’épée bocle (minimum 1 an d'expérience en I.33 et connaissance du manuscrit). Le stage se déroulera en anglais. Les organisateurs prévoient deux sessions de 7h00 d’escrime par jour. Le stage coûte 75 euros par personnes (+ 20 euros pour le repas du samedi soir). Le nombre de stagiaires est limité à 20 personnes. Le numerus clausus est a priori déjà atteint, mais il demeure possible de s’inscrire sur la liste d’attente. Pour tous renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’organisateur à cette adresse :
L’association Dagorlad accueillera pour la première fois des amheurs pour un stage de deux jours dans la ville de Pont-de-Buis. Au programme il y aura de l’épée longue allemande, de la lutte, de la faucille et de l’épée bocle. La fiche d’inscription est disponible ici :
AMHE-IDF 2013 La 5e édition du stage AMHE-IDF se déroulera à L'Isle-Adam (95) les 19 et 20 octobre 2013. Les inscriptions sont désormais ouvertes, vous pouvez donc vous inscrire : L’association Ecole Chevaleresque organise les 2 et 3 novembre 2013 un stage sur l’épée à deux mains selon Filippo Vadi. Pour plus d’informations sur le prix du stage et sa localisation, voyez la fiche d’inscription : Actualité des AMHE :
La FFAMHE a mis en ligne une vidéo de présentation des échauffements. Gilles Martinez prodigue des conseils et donne des exercices clef en main que les clubs d’AMHE peuvent reprendre tels quels pour leurs entraînements hebdomadaires.
La FFAMHE est à présent partenaire avec Albion Europe. La réputation des épées d’Albion n’est plus à faire. Rappelons que la gamme « Maestro » regroupe des simulateurs qui ont été conçus de façon à obtenir des caractéristiques mécaniques représentatives d’un type d’arme historique. La longueur totale, la longueur de lame, le poids total, le point d’équilibre et le point de percussion sont donc à la base du cahier des charges (vous trouverez ces informations sur le site d’Albion Europe). Les tranchants sont absents, et le but de cette famille de simulateurs est de proposer des outils de qualité, sécurisés et adaptés au travail technique. Dans la gamme « Next Generation », vous trouverez un ensemble de répliques d’épées tranchantes. Les épées sont conçues pour être cohérentes historiquement, et sont pour la plupart des assemblages par Peter Johnsson d’éléments qu’il a pu étudier, ou qui proviennent des travaux d’Oakeshott, Geibig et Petersen. Cette gamme regroupe donc des répliques avec des poids, des centres de masse et des points de percussions très variés, qui combinés à des géométries de lames différentes, vont produire autant d’outils pour l’étude de la coupe par les pratiquants d’AMHE. Les membres de la FFAMHE peuvent bénéficier d’une remise de 10% hors frais de port sur les épées des gammes Maestro, pour l’étude technique et Next Generation, pour l’étude de la coupe. Pour bénéficier de la remise, veuillez contacter la FFAMHE avec votre intention d’achat.
L’ouvrage au titre intriguant a été rédigé en 1828 par monsieur Fougère ex-maître d’armes de la Vieille-Garde. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un ouvrage sur l’art de l’escrime, mais d’un ensemble de conseils pour éviter d’être tué en duel, le meilleur moyen étant d’éviter de se retrouver confronté à un duelliste. Le livre numérisé dans le cadre du projet PALAS est accessible à cette adresse :
Le maniement des armes à travers les livres de combat (XIVe-XVIe siècles), ouvrage collectif sous la direction de Daniel Jaquet vient de paraître aux éditions Alphil-Presses universitaires suisses. Ce livre comporte de doctes contributions de plusieurs auteurs sur les livres de combat. Pour en savoir plus, voyez ce lien
Olivier Patrouix Gracia vient de publier aux éditions Budo une traduction et une interprétation du codex 1324, De Arte Gladiatoria Dimicandi, ouvrage rédigé entre 1482 et 1487 par Philippo di Vadi. La FFAMHE est heureuse d’accueillir en son sein deux nouvelles associations. D’abord Medi Arma, association perpignanaise dont l’axe principal de travail est l’épée longue selon Johannes Liechtenauer. Ensuite, l’Annemasse Club Escrime qui étudie à la fois l’épée longue et la rapière (tradition espagnole de la Verdadera Destreza). Ouverture de la boutique en ligne de la FFAMHE
Nous avons le plaisir de vous annoncer l’ouverture de la boutique en ligne de la fédération. Vous y retrouverez des t-shirts et autres goodies à l’image de la FFAMHE, tel que le MUG FFAMHE pour prendre un petit déjeuner plus martial ! Voici le lien vers la boutique :
La FFAMHE a mis en place un calendrier récapitulant l’ensemble des événements AMHE de l’année. Retours de l’autre pays du fromage.« Dans AMHE, il y a H ! » (Par Olivier Gourdon) 
Intrigué par le développement des compétitions d'AMHE dans toute l'Europe, je me suis rendu aux premières rencontres des « Lowlands » à Amsterdam. J'avoue ne pas être adepte des compétitions en AMHE car, à un haut niveau, j'y vois rarement les applications techniques auxquelles on pourrait s'attendre. Gaëtan et Yves m'ont néanmoins convaincu de les accompagner et de leur donner un petit support moral avec Alexis car ces deux animaux-la se sont sérieusement préparés avec l'aide experte de Gilles Martinez. C'est donc avec la conviction de passer un bon moment aux Pays-Bas sans attendre grand-chose des compétitions que j'ai entamé ce périple. Je vous passerai les récits touristiques pour ne m'appesantir que sur les AMHE. Pour une première, je dois admettre que malgré les cafouillages et retards, l'équipe de l'AMEK nous a proposé un bel événement. Pour commencer, aucune vidéo ni photo ne pourront vous retransmettre l'ambiance de ce genre d'événement. Un mélange de testostérones, de sourires sincères, de rigolades et de tension palpable se mêle aux odeurs de plastique et de salles de sport. La première journée du samedi est entièrement consacrée au tournoi. Des ateliers ont été prévus, mais contrairement à Dijon, les gens sont visiblement là pour les tournois et ça se sent. Une journée compétition et ensuite une journée atelier aurait été préférable, finalement, car peu de personnes s'y sont intéressées. Sur les 140 présents, je dirais qu'à peine un quart a du faire un atelier. Pendant les tournois, il y a eu de beaux échanges, mais encore beaucoup basé sur le fait de marquer des points avec des frappes lourdes. Plusieurs fois, j'ai vu les combattants relever le masque après une frappe pour reprendre ses esprits. Hormis quelques exceptions, j'ai trouvé plus de techniciens au messer qu'à l'épée longue. Par contre, je reste impressionné par le haut niveau physique. 90% des participants sont affûtés. Les nanas suédoises ont tout raflé sans surprise, et l'ensemble des podiums s’est réparti entre les Américains, Suédois et Hollandais. A ma grande surprise, 2 Allemands seulement dont un seul a fait les compétitions et pas d'anglais. Nous étions les seuls français et pas un seul autre pays latin à l'appel. Le dimanche m'a plus réconcilié avec les avaleurs de trophées que sont Axel Pettersson, Arto Fama ou Nathan Grepares. Les grands, pour l'instant, restent des gens qui s'intéressent aux sources, qui viennent de là et qui communiquent leur amour des AMHE. L'après-midi consacrée aux sparring nous a montré du gros, du lourd, du savoir-faire technique enfin déployé (pour le cas des meilleurs)…ça c'est des AMHE, nom de nom. Mon constat est donc plutôt positif, mais avec la réserve que les leaders fassent en sorte que les sources restent au centre des débats, sans quoi je ne vois aucune raison d'appeler encore ces compétitions des "HEMA event" car j'ai la sensation que si les règles des compétitions ne ramènent pas vite du jeu technique dans les assauts, la relève ne sera constituée que de sportifs sachant marquer des points, à l'instar des escrimeurs modernes, ne leur en déplaise. « L’âge d’or des AMHE n’est pas derrière nous, mais devant nous » (par Gaëtan Marain) 
Début septembre quatre Amheurs français partirent aux Pays-Bas pour participer au premier événement international d’AMHE organisé par l’association AMEK. Le stage s’articulait principalement autour d’une grande compétition réunissant deux armes (épée longue et messer) et plusieurs catégories de pratiquants (Open, tournoi sur invitation et tournoi féminin). C’était ma première compétition d’AMHE à l’épée en acier et j’aimerais partager un retour d’expérience. D’abord, force est de le reconnaître, le niveau a considérablement grimpé. Qu’il est loin le temps des compétitions au shinai où untel l’emportait grâce à une unique « botte secrète » qui lui servait le temps d’une compétition avant d’être éculée l’année suivante ! Tout ceci est révolu… balayé. Désormais, on a affaire à de véritables athlètes, des gens entraînés et affûtés avec un jeu varié et riche. Certes, il existe encore quelques individus qui se reposent uniquement sur leurs qualités physiques pour déborder l’autre, mais ce ne sont pas vraiment ceux-là qui franchissent les poules avec succès. En outre, le public très averti (puisqu’il ne s’agit pour le moment que d’amheurs) ne s’y trompe et n’a finalement d’yeux que pour ceux qui dominent physiquement et techniquement. Ensuite, je reviens avec la conviction que la compétition est un excellent moyen de tester son savoir-faire sous stress. Sans surprise, avec la pression, ce savoir-faire est moins riche que celui que l’on parvient à déployer à la salle avec ses partenaires d’entraînement habituels. Qu’à cela ne tienne, comme le disait Axel Pettersson dans le Bulletin des AMHE du mois de mai, si l’on ne voit pas autant de techniques avancées en tournoi qu’on le voudrait, c’est que nous ne nous entrainons pas suffisamment et pas de manière efficace. En outre, la déception liée au fait de n’utiliser qu’une partie de son panel technique ne doit pas occulter la satisfaction d’en maîtriser au moins une partie. Il existe peut-être des personnes pour lesquelles la compétition est une fin en soi et qui ne cherchent pas faire application d’un système sourcé. Celles-ci pratiqueraient en somme de « l’épée longue » ou du « messer » tout court, c’est-à-dire sans qu’il s’agisse de l’épée longue ou du messer selon untel. Cela étant dit, en quoi cela réduit-il l’intérêt de la compétition pour celui qui veut y appliquer ses techniques et son art ? Qu’une personne en face de vous ait pour unique objectif de vaincre avec une épée longue ne vous interdit pas d’appliquer un art sourcé. Sans vouloir passer pour un apôtre ou un thuriféraire de la compétition, je pense que sous réserve d’un règlement qui promeuve l’application d’un art, cet exercice peut être très utile aux pratiquants d’AMHE. Critiquer les effets pervers de la compétition ne doit pas aboutir à l’idée fausse que la compétition serait la fossoyeuse des AMHE. Je ne crois pas qu’il ait un schisme entre les compétiteurs d’un côté et ceux qui étudient les sources de l’autre. Les deux pratiques peuvent s’apporter mutuellement. PANAMHE (coalition des associations parisiennes) lance ainsi un appel à toutes les bonnes volontés pour venir participer à une grande compétition d’arts martiaux historiques à Paris en juin 2014. Cette première édition réunira les Amheurs autour de l’épée longue et de l’épée bocle. Le règlement est d’ores et déjà disponible ici : |
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