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Edito de Guillaume Vaillaut - président sortant
La communauté française des AMHE ne cesse de grandir, la pratique gagne en qualité, les associations essaiment un peu partout sur le territoire, et tous les acteurs des arts martiaux et de l'Histoire Vivante se tournent vers nous avec curiosité voire intérêt. Bien sûr, de par leur nature même, les AMHE sont très attractifs et la communauté pourrait s'entretenir seule, sans le soutien tout relatif de la FFAMHE. Les instances de la FFAMHE ne sont pas dans vos salles quand vous transpirez, et elles ne tiennent pas un stand à votre place dans les événements municipaux. J'ai cependant la prétention de penser que, comme il avait été décidé lors de l'assemblée constituante d'octobre 2011 après une année de prises de contact et de rédaction des statuts, la FFAMHE accompagne et rassure les associations et les pratiquants. Elle n'a pas révolutionné la pratique -pourquoi d'ailleurs vouloir révolutionner quoi que ce soit puisque chacun semble y trouver son compte- mais elle a inscrit noir sur blanc les grands principes qui régissent les AMHE. Il y a 3 ans, nous nous définissions par rapport aux activités connexes, nous disions : "Les AMHE ne sont pas de l'escrime artistique, du jeu de rôle grandeur nature, de l'escrime instinctive...". Aujourd'hui, alors que je quitte mes fonctions de président pour me consacrer à ma vie professionnelle et familiale, je suis fier de constater que les AMHE se définissent par ce qu'ils sont, et plus par ce qu'ils ne sont pas. Bientôt, sans doute, les médias et les institutions se pencheront sur notre passion. Le temps est proche où les AMHE sortiront de l'anonymat et cesseront d'être une pratique anecdotique pratiquée au fond des jardins. J'espère qu'à ce moment, avec la vigilance des nouvelles instances dirigeantes de la FFAMHE, personne ne passera outre le coeur des AMHE : l'inévitable source et le plaisir de l'expérimentation du geste martial. D'ici là, je continuerai à mettre mon travail et mon temps au service des AMHE, au niveau local et national, parce que je ne peux décemment pas vous abandonner, mes amis, mes frères d'armes. Je n'ai pas attendu d'être président pour m'engager et me mettre au service de la communauté, et la perte de ce poste aux lourdes responsabilités ne signifie pas que j'arrête là mes efforts. Je me mets donc à la disposition des pratiquants, du Bureau de la FFAMHE, et à celle de mon successeur, Michel Biays, auquel je souhaite un mandat aussi fort en émotions que les miens. Aujourd'hui, alors que ma boite mail reste -presque- vide, mes oreilles gardent le souvenir de l'ovation qui m'a été faite ce week-end. Je ne demandais rien, et vous m'avez tout donné. Merci à tous. Hommage
Sans doute ne l’avez-vous jamais rencontré, mais Jason Taylor était une personnalité éminente des AMHE aux Etats-Unis. Professeur de littérature anglaise à l’Université d’Etat de Californie, cofondateur de l’HEMA Alliance et de son club, Kron Martial Arts, il était reconnu pour ses travaux de Kunst Des Fechtens et fut un des premiers traducteurs de la Faucille de P.H. Mair. Malgré son long combat et le soutien d’une belle communauté autour de lui, le cancer l’a emporté le 07 octobre 2014. Il est décrit par ceux qui l’ont côtoyé comme une figure paternelle patiente quoique exigeante. Jason était passionné d’arts martiaux et s’était attaché à ce que tous, dans son club, puissent trouver leur compte dans la pratique et l’apprentissage des AMHE, qu’ils soient des combattants chevronnés ou des pratiquants plus occasionnels. Nos pensées accompagnent sa famille, ses proches et ses amis. Actualités
Une initiative à lire des « HEMA Scholar Awards », édition 2014 : chercheurs français, n’hésitez pas à participer et à prendre le haut du pavé !
Un noyau de personnes motivées souhaite lancer une association d’Arts Martiaux Historiques Européens dans l’Aube. Si vous êtes intéressés par la pratique et que vous voulez trouver des partenaires, rendez-vous sur amheonweb pour en discuter : http://www.amheonweb.net/forum/viewtopic.php?f=11&t=554 Événements à venirDécouverte des Arts Martiaux Historiques Européens XIXe et XXe siècle à Albon (26) Conférence et atelier autour des Arts Martiaux Historiques Européens 19ème et 20ème siècle pour le grand public.
 Nuit des étudiants de Dijon
La nuit des étudiants de Dijon aura lieu le jeudi 13 novembre. A cette occasion, le son des lames résonnera au coeur du Palais des Ducs. Au programme : démos, duels dans des endroits insolites, visites commentées et agrémentées par nos membres. Un événement à ne pas manquer si vous êtes dans la région !
L’Ost du Griffon Noir est fier de vous présenter son premier event à vocation récurrente : le Toulouse HEMA Gathering a.k.a THEMA. Le principe est de réunir sur un week-end plusieurs instructeurs (de l’OGN et d’ailleurs) autour d’un thème commun. Pour cette première année le thème sera le Maître d’armes italien du XVe siècle Philippo Vadi Pisano, au travers de son œuvre De Arte Gladiatoria Dimicandi.
L’Académie AMHE organise sous la direction technique de Gilles Martinez une série de stages visant à faire découvrir Fiore de Liberi. Les stages ont lieu à Rochemaure (à 5 minutes de Montélimar). Ils se dérouleront les samedi 22 novembre, 13 décembre 2014 et les samedis 10 janvier, 14 février, 14 mars, 04 avril et 13 juin 2015. Horaires : 13h00-17h00.
Le laboratoire de Lille III organise un colloque les 18 et 19 novembre 2014, soutenu par la FFAMHE et l'association lilloise le REGHT.
La deuxième édition du Paris HEMA Tournament aura lieu le premier week-end de juin. En attendant, voici le highlight de la précédente édition :
Médias
AMHE du Maine nous propose une vidéo d’interprétation du combat viking. A voir ici :
De nouvelles vidéos de la destreza par Sébastien Romagnan. Trois exercices pour travailler la distance, three exercises to work the distance : https://www.youtube.com/watch?v=0iiob50PqBU
Travail préparatoire à la déflexion :
Retours sur les évènements récents Les 18 et 19 Octobre dernier, ont eu lieu les 6ème rencontres AMHE-IDF. Couplées à l’Assemblée Générale de la FFAMHE, ces rencontres ont réunis 136 participants venus de toute la France et même d’ailleurs puisque pour la première fois à AMHE-IDF, un Anglais s’était glissé parmi les instructeurs… Si l’épée longue germanique et l’épée-bocle furent les armes maitresses du stage, nous assistons avec joie à l’émergence d’autres pratiques telles que la lutte ou le bouclier, de plus en plus étudiés par les AMHEurs. En revanche, ironie de la chose, il aura fallu un anglais (Robert Runacres) pour nous parler de rapière Française ! Mise à l’honneur cette année, nous espérons que les pratiquants sauront s’intéresser à cette arme encore très peu pratiquée dans notre pays et pourtant si riche en sources historiques en français. Les chiffres du stage : Un Quizz des Ch’ti (Reght) remporté par De taille et d’Estoc (qui aura donc la lourde tâche de produire un nouveau quizz pour 2015)… Une équipe dédiée au bon déroulement du stage qui espère que ces 6ème rencontres AMHE-IDF ont été à la hauteur de vos attentes… Rendez-vous l’année prochaine pour encore plus de nouveautés. Conférence Julien Garry à Anneyron (26) C’est dans le cadre de la commémoration des 80 ans de l’assassinat d’Alexandre 1er, roi de Yougoslavie, que nous avons accueillis Julien Garry à la salle Plantay, à Anneyron (26). Arrêt sur image. Marseille, le 9 Octobre 1934. L’histoire du haut fait d’Arme du lieutenant- colonel Piollet (originaire d’Anneyron) a permis, d’une part, de sceller un travail de recherche historique (avec l’association Antigone) et d’autre part, le travail de Julien Garry quant au maniement du sabre de cavalerie. Journalistes, militaires et des passionnés d’histoire locale étaient réunis ce soir-là. Par le biais d’une conférence adaptée, cet évènement a été apprécié auprès du grand public ; ce lien entre trois associations a permis de mettre en lumière l’intérêt culturel et patrimoniale pour ainsi faire connaître une des nombreuses pratiques des AMHE sur la focale d’un fait historique. A l’occasion du centenaire de la grande guerre, nous accueillerons à nouveau Julien Garry, le 29 Octobre, à Albon, pour des ateliers-conférences sur le maniement du fusil-baïonnette.
ACTUALITé DE LA RECHERCHE EN FRANCE
Grâce à Benjamin Conan en collaboration avec Phil Charlebois et Martin Lavenant, vous pouvez désormais lire la Fleur du Combat de Fiore, plus précisément le Ms Latin 11269 de la BNF dit « Florius ». L’avantage ? La traduction est superposée aux scans du manuscrit original ! Rendez-vous ici :
L'Ardamhe se lance dans une aventure nouvelle: les Cahiers de l'Ardamhe.
Les AMHE : Pourquoi ? Comment ?Par Quentin Michel
C’est pourquoi depuis quelques temps j’essaie de me creuser la tête présente sous cette masse capillaire indomptable pour faire évoluer ces AMHE. Mes pistes de réflexions du moment s’organisent autour de cette problématique à laquelle, vous le comprendrez très je ne puis, seul, apporter de réponse concluante : « Les AMHE : pourquoi ? comment ? – Objets et démarches des AMHE d’aujourd’hui ? » D’aucuns soulèveront la notion de temporalité et s’exclameront, peut-être à juste titre, qu’il n’y a pas d’AMHE d’hier et d’AMHE d’aujourd’hui. Je pense malgré tout que, si la volonté première de notre étude des AMHE reste la même – faire revivre le geste martial des époques historiques – mais les outils et les lieux, les temps, changent. Si cet édito, qui se trouve travesti en billet d’humeur, n’est pas le lieu pour développer un fond de réflexion, il convient de revenir sur certains points. J’en parlais un peu plus haut, c’est mon parcours qui m’a amené à ce questionnement. Issu d’une formation d’historien, ce n’est cependant pas celle-ci qui m’a fait naître aux AMHE, plutôt une volonté de colon. J’ai connu deux associations dans lesquelles j’ai pratiqué et pratique encore : De Taille et d’Estoc (Dijon) & Lugdunenses (Lyon). Dans chacune de ces deux associations j’ai appris une même vision des AMHE, celle de la passion que nous partageons tous, de l’envie d’apporter notre pierre individuelle au collectif de l’édifice. C’était beau. Et cela m’a d’autant surpris que les démarches pour parvenir à ce point sont bien souvent très différentes. L’une, de par ses statuts et son caractère universitaire, s’ouvre énormément sur le public et entreprend un travail de démocratisation globale des AMHE tout en gardant une identité propre et une grande qualité dans les démarches grâce à un socle stable qui va toujours de l’avant. L’autre a choisi de rester un groupe de travail restreint et de n’accueillir de membre supplémentaire que si les membres actifs ont atteint un niveau suffisant de compréhension et de maîtrise. Aussi étrange que cela puisse paraître, après avoir passé plus de trois années dans l’une et un peu moins d’une dans l’autre, les deux expériences m’apportent autant d’un point de vue martial. C’est à partir de ce constat que je souhaite aujourd’hui aborder les AMHE. Si le pourquoi semble, pour un certain temps encore et aux yeux du plus grand nombre du moins, rester le même – en témoignent par ailleurs la constitution rapide (pour une discipline récente, faut-il le rappeler) de la FFAMHE et, plus récemment de l’IFHEMA, le comment diverge d’une association à l’autre. Cela tient autant aux politiques qu’entendent mener les associations pratiquantes qu’à leurs moyens eux-mêmes. On voit en effet de petites associations se créer un peu partout et, la plupart du temps, de développer de façon plus rapide et plus stable que leurs illustres aïeules. Chacune de ces associations est une chance pour l’ensemble de l’activité tournant autour des AMHE mais, à l’heure actuelle, on pourrait dire qu’il n’y a aucune identité de pratique commune en France, chaque association ayant sa façon de pratiquer. La fédération elle-même, ne produisant que quelques documents sur les règles de sécurité pour les tests de coupe par exemple, favorise cette diversité qui, à l’image d’un pays carrefour, permet tous types d’approches dont il ressort souvent de bonnes choses – à chaque rassemblement les pratiquants échangent, se forment eux-mêmes… J’en ai fait l’expérience moi-même en passant de l’ogre bourguignon au leprechaun lyonnais : des techniques de travail de l’une m’ont fait avancer dans la pratique de l’autre et vice versa. Ces pratiques, ce comment des AMHE se multiplie de plus en plus avec les avancées dans le matériel, dans les protections, dans les simulateurs, dans les outils de travail, dans la qualité des autres pratiquants, dans les stages qui se multiplient… Les lieux se multiplient (quelle région n’a pas ses associations d’AMHE désormais), les temps aussi (il n’y a guère qu’en février cette année que le calendrier des AMHE s’est montré clément), et les démarches aussi. De plus l’objet initial de la découverte du patrimoine martial évolue. De la simple pratique de la redécouverte, on voit émerger l’idée de compétition, de sport, et ce depuis plusieurs années déjà. Sans aller jusqu’à m’ériger en juge du bien et du mal, je tiens à signaler que la tendance actuelle d’une partie de la population pratiquante d’AMHE à jouer la carte sportive pose au moins autant de problèmes qu’elle enjoue les foules. Le principal, comme dans toute activité sportive, et qui existe aussi dans la pratique traditionnelle des AMHE, mais dans une moindre mesure, c’est celui de l’équité. L’équité, ce n’est pas des AMHE à cheval. L’équité c’est quand chacun part avec la même formation. Comme dans toute activité sportive régulière, les standards de préparations se… standardisent justement, et c’est la qualité, le travail et la persévérance des pratiquants qui fait la différence. Le problème vient à l’heure actuelle de la diversité des démarches, que je salue encore une fois et dont, à l’instar de nos amis Suisses, je me réjouis. C’est pourquoi de nouvelles nécessités semblent apparaître, permettant à tout le monde de pouvoir appréhender la discipline de son propre point de vue, avec sa démarche, mais avec, à la base, les mêmes chances que n’importe quel autre. J’ai discuté avec plusieurs d’entre vous de la nécessité, selon moi, de compulser un socle commun à notre pratique qui, plutôt que comme herbicide de la diversité associative, doit se voir comme une sorte de grammaire de base sur laquelle on rajoute, ensuite le vocabulaire de chaque tradition martiale. Ce n’est pas une solution miracle, elle est critiquable en bien des points, mais une fois encore, elle intervient suite à un constat : les AMHE évoluent, le contexte de leur pratique et la résonnance d’icelle également. C’est dans cette optique que je vous invite à prendre ce billet d’humeur et de, chacun dans votre cercle de pratiquant, commencer à réfléchir au comment, aux objets et aux démarches inhérents à votre activité – le pourquoi, si vous avez créé/rejoint une association, devrait déjà être clair pour vous. Pour finir, je rajouterai que notre travail commence à payer. On voit de plus en plus les AMHE parcourir le net, avec la vidéo de nos amis en carapace qui fait le buzz plusieurs années après, relayée aux Etats-Unis d’Amérique (http://www.reddit.com/r/videos/comments/2hr2fn/)– intitulée Here is a video that will break your clichés about fighting in armour by the end of the fifteenth century – et dépassant le million de vues, avec des traités repris dans des idioties aussi drôles (http://zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/2921) qu’indispensables (http://io9.com/600-year-old-manuscripts-look-so-much-better-as-gifs-1643245203). Poursuivons l’effort ! |
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Quand j'ai abordé la question d'une fédération nationale avec Simon Landais, lors du stage AMHE IDF de 2010, je ne pensais pas que le projet deviendrait aussi rapidement une réalisation concrète et dynamisante.
Je ne suis pas un vieux de la vieille dans les AMHE. Je n’ai pas créé d’association, ni d’event in extenso, je n’ai jamais non plus fait de stage à l’étranger et, dans les stages français, j’ai souvent des impondérables réduisant constamment ma disponibilité martiale. Pourtant, fort de mes seulement quatre ou cinq années dans le milieu, j’ai la conviction de pouvoir parler haut et fort de notre discipline et de ses buts, de ses moyens et de ses raisons d’être. Les Arts Martiaux Historiques Européens tels qu’ils fonctionnent depuis quelques années et tels qu’ils se présentent aujourd’hui ont cela de formidable qu’ils permettent tout à fait au moindre néo-pratiquant qui souhaite s’y impliquer de pouvoir réellement produire quelque chose, une fois les bases intégrées. Cependant, mon expérience m’a montré que les pratiquants d’AMHE ont diverses façons d’appréhender l’étude, comme la pratique.
