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BREAKING NEWS !!  Bravo à tous, Ce week-end des 15 et 16 novembre 2014, la Fédération Française des Arts Martiaux Historiques Européens s’est vue décerner le prix de l’Art militaire par l’Association pour l’Histoire Vivante (ApHV). A vous tous, qui œuvrez pour l’activité qui nous passionne, que ce soit par la recherche, la mise en pratique, la transmission, la promotion des Arts Martiaux Historiques Européens, à vous tous : bravo, et merci ! Et bien sûr, une pensée toute particulière à ceux qui se sont investis durant des années, qui ont travaillé dur pour offrir à notre passion un cadre sécurisant, un réseau de personnes formidables, une mise en commun des ressources. Bravo à tous, l’aventure ne fait que commencer !  ACTUALITES. Trois nouvelles associations affiliées ! Bienvenue aux nouvelles associations qui rejoignent la Fédération Française des Arts Martiaux Historiques Européens ! La FFAMHE regroupe désormais 50 associations ! Le Stade Clermontois, basé à Clermont-Ferrand, dispose d’une section AMHE pratiquant : l’épée longue liechtenauerienne, l’épée-bocle (I33, Lignitzer), et faisant des expérimentations sur le combat viking. Retrouvez la section AMHE du Stade Clermontois sur Facebook : https://www.facebook.com/stadeclermontoisamhe Mutatio Gladii, basé à Albon dans la Drôme, étudie la pratique de l’épée-bocle selon le MS I.33 Retrouvez Mutatio Gladii sur Facebook : https://www.facebook.com/mutatiogladii?fref=ts Paris Escrime, et sa section AMHE Paris dédiée à la pratique des AMHE et plus particulièrement de l’épée longue de la tradition de Johannes Liechtenauer. Retrouvez la section AMHE Paris sur le site Internet de Paris Escrime : http://www.paris-escrime.com/escrime-medievale.htm Ou sur leur page Facebook : https://www.facebook.com/Amhe.paris?fref=ts Où pratiquer en France ? Réponse ici : http://www.ffamhe.fr/associations-affiliees/ Assemblée Générale 2014 de la FFAMHE. Renouvellement du Conseil d’Administration et du Bureau de la FFAMHE. A la suite de l'Assemblée Générale qui s'est tenue le 18 octobre 2014 à L'Isle Adam, le Conseil d'Administration et le Bureau ont été partiellement renouvelés: Composition du Conseil d'Administration: Pierre Henry Bas, Michel Biays, Sébastien Causse, Pierre Alexandre Chaize, Fabrice Cognot, Rémi Deyme, Fabrice Esnault, Julien Garry, Alexandre Guidoux, Didier de Grenier, Simon Landais, Thomas Lobo, Brice Lopez, Gilles Martinez, Gaëtan Marain, Aurélien Nouvion, Steve Planchin, Alexander Pierre, Stéphane Salvan, Guillaume Vaillaut Composition du Bureau: - Président: Michel Biays - Vice Président: Didier de Grenier - Secrétaire: Alexander Pierre - Vice Secrétaire: Simon Landais - Trésorier: Rémi Deyme - Vice Trésorier: Sébastien Causse Félicitations et tous nos vœux de réussite pour la nouvelle équipe ! Réunion du Conseil d’Administration de la FFAMHE. Ce samedi 22 novembre, aura lieu à Paris une réunion du Conseil d'Administration de la FFAMHE. Pendant cette journée, les administrateurs définiront les grandes orientations de la fédération pour les deux années à venir. Seront traités, entre autre, les questions de gouvernance et de bonnes pratiques, de ressources, de formation des cadres et la création de nouvelles commissions. Afin d'entériner les décisions les plus structurantes et impactantes, une assemblée générale extraordinaire sera organisée quelques temps après afin que l'ensemble de l'assemblée générale puisse s'exprimer sur ces nouvelles orientations. Des AMHE à Carcassonne !  Nos félicitations à AMHE Apicula Carcassona qui vient d'obtenir une salle ! Ils ont utilisé les outils de communication et de soutien de la FFAMHE, et ça marche ! Nous leur souhaitons tout le succès et beaucoup de plaisir dans leur pratique ! Pour les contacter, rendez-vous sur cette page : https://www.facebook.com/pages/AMHE-Apicula-Carcassona Arrêt de l’activité d’un de nos partenaires: Le magazine « Histoire et Images Médiévales », partenaire de la FFAMHE, cesse ses activités. Les numéros 58 (novembre-décembre 2014 – Samouraïs) et Thématique 38 (octobre-novembre-décembre, Les Arts du Moyen Âge), seront donc les derniers. Vous pourrez trouver la lettre de M. Frédéric Wittner, rédacteur en chef du magazine, qui en fait l’annonce : http://www.him-mag.com/a-propos-de-larret-de-notre-magazine/ EVENEMENTS Colloque « Les Arts de Mars » : Le laboratoire de Lille III a organisé un colloque les 18 et 19 novembre 2014, soutenu par la FFAMHE et l'association lilloise le REGHT. Cette manifestation est intitulée : Les arts de Mars : Théories et pratiques martiales de l’Antiquité à la Renaissance : l’apport de l’expérimentation gestuelle. Il sera traité de sujets de guerre, équitation, arts martiaux, pratiques sociales et expérimentation. L’événement est public et donc ouvert à tous. Université Charles-de-Gaulle Lille III : Bât A.3 salle A.3-101. http://www.univ-lille3.fr/fr/universite/infos-pratiques/itineraires A la suite du colloque des « Arts de Mars », le REGHT et Gilles Martinez ont organisé l’événement: "Quand les chercheurs s'arment pour rencontrer les étudiants". Cycle de conférences et de démonstrations sur l’escrime historique. Jeudi 20 novembre 2014. Université Charles de Gaulle - Lille 3, Hall du Bâtiment A Le programme et toutes les infos ici: http://reght.fr/travaux/les-chercheurs-sarment-rencontrer-les-etudiants  Stage AMHE du Maine, 6/7 décembre 2014  L'idée spécifique de ce stage est de proposer un comparatif des escrimes à l'épée longue de Liechtenauer avec celle de Fiore dei Liberi. Nous aurons pour instructeurs Gilles Martinez pour la partie Fiore et Alexander Pierre pour Liechtenauer. Nous ne travaillerons pas sur de la découverte technique, mais vraiment sur le système. Il est donc demandé aux participants d'avoir au moins une année de pratique de l'épée longue. Le stage sera à Chateau du loir (entre Le Mans et Tours) le 6 et 7 décembre. Un hébergement est prévu à l'internat du LP à 5 minutes à pieds du gymnase. Le Prix du stage est de 25€ pour les membres de la FFAMHE et 30€ pour les non membres. Il comprend la participation au stage et le repas du dimanche Midi. Renseignements et inscription: https://www.dropbox.com/s/qmrz7wczv5302mq/stage%20le%20mans%202014%282%29.doc?dl=0 THEMA-VADI-14 (Toulouse HEMA Gathering - Vadi 2014) 
L’Ost du Griffon Noir est fier de vous présenter son premier event à vocation récurrente : le Toulouse HEMA Gathering a.k.a THEMA, qui aura lieu cette année les 6 et 7 décembre. Le principe est de réunir sur un week-end plusieurs instructeurs (de l’OGN et d’ailleurs) autour d’un thème commun. Pour cette première année le thème sera le Maître d’armes italien du XVe siècle Philippo Vadi Pisano, au travers de son œuvre De Arte Gladiatoria Dimicandi. Le stage est désormais complet. http://ostdugriffonnoir.com/events/thema/ AMHE Paris propose un stage d’épée longue allemande lichtenauerienne, sous la direction technique de Michel Biays. Informations et inscriptions : https://www.facebook.com/events/730298283729257/  L'Ecole Chevaleresque - AMHE Montpellier vous annonce un stage comme chaque année sur le thème de Vadi. Les 13/14 décembre 2014, vous pourrez vous familiariser avec les concepts généraux du combat à l’épée à deux mains selon Filippo Vadi Informations : http://chevaleresque.free.fr/STAGE2014-15-OPT.pdf Lieu du stage : Breau et Salagosse dans les Cévennes proche de Montpellier Intervenants : Gilles Carriere - Diego Saavedra  L’Académie AMHE organise sous la direction technique de Gilles Martinez une série destages visant à faire découvrir Fiore de Liberi. Les stages ont lieu à Rochemaure (à 5 minutes de Montélimar). Ils se dérouleront les samedis 4 octobre, 22 novembre et 13 décembre 2014 et les samedis 10 janvier, 14 février, 14 mars, 04 avril et 13 juin 2015. Horaires : 13h00-17h00. Prix : 25 € la séance ; 115 €/les 5 séances ; 175 € les 8 séances. Renseignements et réservations : 06 67 28 39 16 / academie.amhe@gmail.com  Stage Nantes janvier - Axel Pettersson & Anders Linnard Le Cercle des Escrimeurs Libres Nantais organisera les 24 et 25 janvier un stage d'épée longue en faisant intervenir Axel Pettersson et Anders Linnard. Tarif : 40€ Limité 50 places. Attention, ce stage est exclusivement en anglais, avec du vocabulaire technique en allemand (zufechten, schielhau, schnappen etc.). De plus, il est nécessaire d’avoir un niveau avancé en épée longue de la tradition Liechtenauerienne. Ce stage n’a pas vocation à vous expliquer des techniques, mais à vous faire travailler des mises en pratique. Informations : http://www.escrimeurs-libres.fr/site/stage-nantes-24-et-25-janvier-2014  La deuxième édition du Paris HEMA Tournament aura lieu le premier week-end de juin. En attendant, voici le highlight de la précédente édition : https://www.youtube.com/watch?v=p_gqtNai2sU&feature=youtu.be MEDIAS Amis lutteurs, cette vidéo est pour vous ! Alain Migotti et Vivien Poinsel (De Taille et d’Estoc), ont publié une vidéo présentant leur interprétation de la première technique du Manuel de Lutte Libre de A. Birmann (1876). Pour la visionner : https://www.youtube.com/watch?v=1Xxg1WN-u9Q&list=UU3btMP0xv_HK-5aQ93pmv-g Le Cercle des Escrimeurs Libres Nantais vient de publier un clip promotionnel d’une minute pour faire connaître son activité. C’est court, efficace, et dynamique ! Pour le visionner, rendez-vous sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=I5L9ZrQq9Hs RETOUR SUR LES EVENEMENTS RECENTS. Stage Glima des 18 et 19 novembre en Normandie  Le weekend du 18 et 19 octobre, en même temps que le rassemblement de L’Isle-Adam, se déroulait au cœur de la Normandie un stage de Glima (lutte traditionnelle scandinave). Deux membres de De Taille et d’Estoc (Alain Migotti et moi-même, Laure Bornier) ont pu suivre les enseignements de Lars Magnar Enoksen sur cet art martial. Des propres mots de ce dernier, il lui est impossible d’enseigner la Glima, sans transmettre en même temps la culture et les traditions nordiques. Un élément des plus importants qui n’est pas sans rappeler nos pratiques en AMHE ! La transmission de la Glima s’est faite principalement de manière orale. Cependant on retrouve beaucoup de descriptions ou de mentions de cette pratique, jusque dans les plus vieux écrits scandinaves.
La Glima suscitant un bel enthousiasme en France, Lars est actuellement en train de rédiger un livre d’introduction à cet art en français. Il nous a également rappelé que n’importe qui ne pouvait l’enseigner : « Afin de rendre le tutorat plus accessibles au niveau international et de fournir un niveau élevé de méthodes d'enseignement traditionnelles, la Fédération Viking Glima (établie en 2014) confirmera les instructeurs, les combattants et les praticiens qui ont prouvé leurs compétences lors de stages (comme celui de Martigny début novembre, en Suisse). Ce sont les membres du conseil d'administration de la Fédération qui décident si un praticien doit être officiellement certifié ou non. Toutes les autorisations sont prises à la majorité. » Si cette pratique vous intéresse, renseignez vous avant sur les personnes aptes à vous la transmettre dans les règles de l’art (et de la tradition).
Laure Bornier Retour de l’Opération Espadon en Suède par Gaëtan Marain  Le premier week-end de novembre, 25 personnes (tireurs, lutteurs, accompagnateurs, familles) se sont rendues en Suède pour disputer la compétition « Swordfish ». 8 tireurs se sont alignés dans l’Open d’épée longue, 2 tireuses au tournoi d’épée longue féminin, 3 lutteurs pour la compétition de lutte et 1 personne au sabre et à la rapière. Pour comprendre l’aventure de cette « French team » il faut remonter un an en arrière. En achevant le visionnage du livestream du Swordfish 2013, je m’étais dit que – décidément – il fallait y envoyer une délégation d’Amheurs français. Le lendemain, je lançais un appel aux bonnes volontés sur Facebook. Plusieurs amheurs adhérèrent à l’idée rapidement. Le groupe au nom de code « Opération espadon » était né ! Quel était l’objectif de ce groupe ? Se mettre à niveau pendant une année pour aller en Suède dans les meilleures conditions. Pour cela, il fallait monter en niveau à plusieurs égards. D’abord, acquérir un matériel adéquat. Le kit de compétition n’est pas le même que celui des assauts à la salle. La force des coups y est plus importante et j’avais toujours en tête le souvenir d’un abandon sur blessure lors d’une précédente compétition. Il nous fallait donc un attirail qui résiste aux chocs tout en offrant une mobilité suffisante à la pratique en armes. Ensuite, il fallait monter de toutes pièces une équipe de partenaires d’entraînement. Les volontaires pour aller se brasser à l’échelon international ne sont pas légion. Plusieurs raisons expliquent cela. C’est source de stress, c’est relativement cher et surtout, très chronophage. Chaque club comprend donc un nombre assez faible de candidats potentiels qu’il s’est agi de fédérer pour les faire travailler ensemble. Outre des rencontres plus ou moins informelles lors de stages (Le Mans, Nantes, L’Isle-Adam), il nous a paru nécessaire de mettre en place un stage de formation spécifique sur cinq jours. C’était tout l’objectif du Summer camp ayant eu lieu à Vichy fin juin 2014. Il fallait optimiser nos compétences dans un match sous stress. À coup de 6 heures de pratique journalières, nous avons abordé différents points essentiels pour une bonne préparation. Le travail sur le mental, le test des règles de swordfish dans un mini tournoi, des ateliers sur les opportunités dans l’assaut, un travail sur les archétypes rencontrés en compétition et comment les vaincre en s’appuyant sur les enseignements des sources, etc. Ce stage fut un vrai succès. La qualité du travail fourni était bonne et l’ambiance excellente. Je pense qu’il faut saluer ici le travail des intervenants et des encadrants. Chacun a mis son expérience au service du groupe afin de préparer au mieux les compétiteurs. Le cadre se prêtait parfaitement à une ambiance studieuse. Dans ce complexe dédié au sport, s’entraîner à côté de l’équipe de France d’épée qui se préparait pour la coupe du monde avait une saveur particulière. Bref, au terme de cette expérience, l’équipe était soudée. Chacun avait un programme spécifique à suivre pendant l’été. Enfin, la plupart ont suivi un entraînement calibré dès septembre pour réussir l’exercice proposé à Swordfish. Swordfish, une compétition qui fête cette année ses neuf ans d’existence. Le règlement proposé a posé plusieurs problèmes. Celui relatif à la lutte n’a été connu que très tardivement et a même été peaufiné jusqu’à la dernière minute. C’était une véritable source d’incertitude pour nos champions. Quant à l’épée longue, le règlement qui valorise trop (à mon sens) l’after blow entraîne un certain nombre d’incohérences dont il fallait s’accommoder. En outre, ce règlement a également fait l’objet de modifications tardives (alors qu’au départ il était question de 3 rounds de 5 minutes, nous avons fini sur une formule de 3 minutes seulement ou 10 échanges). Peu importe ! Si on va à une compétition, on en accepte le règlement et on s’y plie. Les Espadons se sont retrouvés à Gotenborg. Certains sont venus par avion, d’autres (des fous) en voiture (depuis Arles !). Visite des lieux, découverte du gymnase, boule au ventre… le lot de la compétition quoi ! On ouvre le bal avec le sabre. Je vois Antoine, que je filme, débouler sur le tapis devant son adversaire. Premier réflexe, je crie « allez Antoine »… tout en filmant mes pieds ! Je connais à peine ce type que j’avais rapidement croisé lors du stage de Nantes. Il m’a dit qu’il voulait aller à Swordfish et faire partie du contingent des Espadons. C’était le passeport suffisant pour rejoindre l’équipe. Sur place, la team l’encourage depuis les estrades. Alexander se propose de le seconder. Ils ne se connaissent pas, Alex se sert de ses compétences d’escrimeur pour l’aider de son mieux et lui prodiguer des conseils adéquates. C’est parti ! Cette ambiance chaleureuse ne va plus nous quitter. Tous les Espadons sur le ring reçoivent systématiquement l’appui d’un coach et du fervent public. C’est particulièrement exténuant. Je n’ai pas touché une épée le vendredi, mais j’étais lessivé d’avoir vécu tous ces combats par procuration, surtout ceux des filles dont le tournoi était particulièrement riche en émotions. La nuit tombe (il est 15h30 !), ce soir, ce sera le début des poules de lutte. À 19h00, je vais voir nos trois candidats à la palme. Je les trouve dans une salle isolée où ils se préparent déjà une heure avant leurs matchs. Alexander est là, en chemise et en jean, un sandwich mangé cinq minutes avant sur le pouce. Il fait office de sparring partner. Pareil pour Aurélien. Ils répètent des drills, des gammes, rappellent les points d’attentions, donnent des indications clés sur leurs adversaires dont on vient juste d’apprendre les noms. L’heure du combat approche…C’est un florilège, les lutteurs enchaînent et gagnent leurs matchs les uns après les autres. Les tribunes sont vides, seul le contingent français est là pour supporter les siens. Il est temps de parler de la prouesse d’Amine. Encore un nouveau visage que je découvre à Swordfish. Ce gars inconnu au bataillon se pointe dans l’après-midi avec un grand sourire et me dit qu’il est un Espadon. Il porte le rashguard qu’on avait produit à Vichy. Super, un nouveau ! Il va concourir dans la catégorie la plus lourde du tournoi. Je le vois enchaîner ses matchs de 6 minutes, presque sans pause. À la fin, il tombe sur un adversaire coriace. Personne ne semble pouvoir l’emporter et le temps s’écoule. C’est le sudden death : le premier à marquer l’emporte ! Dans la dernière poignée de secondes, il porte et arrache son adversaire qu’il projette au sol ! C’était le baroud ! Mais, ô surprise, l’arbitre n’accorde pas de point, car son adversaire s’est relevé aussitôt ! Alors, dans un ultime effort, l’athlète français fait immédiatement basculer son adversaire par-dessus sa jambe : c’est la victoire ! Sur le poids de l’effort, il se claque le mollet et s’en va rendre son dîner un peu plus loin. C’était un beau moment, celui où voit quelqu’un s’arracher. Pas pour un bout de médaille, mais pour des convictions. Sur ces belles émotions, je tente d’aller dormir un peu. La nuit est pénible. Le lendemain matin, ce sera mon tour de monter sur le tapis. Paf, il est 8h00. On est sur le pied de guerre. Huit Espadons alignés et prêts à en découdre. Le temps paraît infini. Je passe seulement à 13h00 et je vois tous les autres aller à tour de rôle à l’échauffement et revenir pour se battre. Je seconde Simon qui fait une belle prestation. Je me rends compte qu’il est difficile de changer l’escrime de quelqu’un sous le feu et de trouver les mots percutants. Je vois bien que son adversaire américain cherche à le faire tomber dans le vide pour mieux l’attaquer ensuite. Comment lui dire ? Comment lui éviter de tomber dans le piège ?... Il est 12h20, je vais à l’échauffement. Je travaille mes routines et mes gammes. À l’aide d’une balle, Alex me fait bosser des fentes. Musique sur les oreilles, j’essaye de m’isoler du brouhaha et des phéromones de stress qui envahissent le gymnase. Tic tac, il est l’heure ! Je monte et j’affronte mon premier adversaire. La question cruciale à ce moment-là, c’est de savoir si je vais retrouver mes points de repère, si je vais pouvoir faire tomber l’autre dans mon jeu, si les sensations développées à l’entraînement seront les mêmes sur le ring. Est-ce que ça va se passer aussi bien qu’à l’entraînement ? Heureusement, la réponse fut positive. Les fautes de pied sont exploitées, les erreurs de main également. La lutte est rude, chaque point est durement arraché. Je ne suis pas un compétiteur dans l’âme, mais sur certaines touches gagnées, je me retournais en serrant le poing (Yes !!!). Le premier match s’achève, puis les autres… 3 minutes vous dites ?? J’ai l’impression qu’il s’est écoulé 10 secondes. Je suis perdu dans une tempête d’informations sensorielles. Heureusement, j’entends la voix du second qui me rassure dans ma grille de lecture : « C’est bon, t’as mis une touche tête » ou « les arbitres n’ont pas vu ta touche tête », OK, tout va bien, je ne suis pas fou. Combien de temps me reste-t-il ? Dois-je accélérer ou temporiser ?... Je profite d’ailleurs de ces quelques lignes pour remercier mes deux partenaires d’entraînement qui m’ont aidé pour cette compétition : Michel (d’Artes Belli) et Thomas (de la salle d’armes de la Tour d’Auvergne). Le soir, toute l’équipe se réunit pour assister au grand spectacle, celui que vous avez pu suivre sur vos écrans. L’ambiance est électrique. On boit, on mange, on supporte, comme les spectateurs du Colisée. L’image est d’autant plus juste que nos amis Brice, Fabrice et Stéphane nous on fait une superbe démonstration de gladiature. Vient ensuite le tour de Brice de monter en piste (après 4 heures d’atelier de pugilat et une démonstration de gladiature !), la suite, vous la connaissez, il repart avec une médaille d’or ! Mes souvenirs sont déjà décousus et j’ai oublié un million de choses. Peu importe, l’essentiel a été dit. Maintenant, je vais me pencher plus avant sur les perspectives d’avenir du groupe. L’Opération a été menée à bien, le groupe doit-il être à présent dissous ? Au contraire, doit-on considérer qu’il s’agit d’un embryon de quelque chose de plus grand et qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud ? Ceux qui connaissent mon caractère savent que j’opte évidemment pour la seconde branche. Cela étant dit, que peut devenir ce groupe informel ? Quelles seront ses nouvelles lignes de développement ? A priori, j’en vois quatre : 1- Développer un réseau d'entraînements dédiés à l’optimisation de son art en assaut. Vichy fut le premier, il y en aura d’autres. 2- Développer un réseau de compétiteurs français ou francophones qui partent faire une compétition à l’étranger. Chaque fois que l’un d’eux part à l’étranger faire une compétition, tout le groupe est concerné (à moins que la personne préfère travailler et partir seule, cela va sans dire). 3- Proposer des règlements de compétitions alternatifs. On a constaté des écueils dans le règlement de swordfish. Il faut qu’on ait notre mot à dire dans le concert des nations. 4- Être ouverts et dans le partage (retours d’expérience, coaching, comptes rendus dans différents médias). Qu’est ce que cela implique?
2- Être un groupe ouvert. Pas uniquement la bande de potes partis bras dessus, bras dessous à Swordfish. Il faut être accueillant pour tout compétiteur francophone, de quelque association qu'il provienne, dès lors qu’il désire aller se brasser à l’étranger et monter en niveau. Comme d’habitude, ça implique d'avoir une vue sur le long terme et de ne pas s’enfermer dans une logique d’entre-soi.  ACTUALITE DE LA RECHERCHE : Pour quelques semaines, vous trouverez en ligne le nouveau numéro d'e-Phaïstos, la revue bi-annuelle du laboratoire d'histoire des techniques de l'université Paris Sorbonne. Et cette mouture contient quelques petites choses utilisables par les passionnés d'AMHE. A l'intérieur, un article de Daniel Jaquet, dédié aux "épées d'armes" et notamment à l'une d'entre elles, datant de la fin du XVe siècle et conservée aujourd'hui à Vienne. Un autre, de Pierre-Alexandre Chaize, exposant comment des normes d'écriture peuvent influencer la conception même d'un art martial. Bonne lecture. Et n'hésitez pas à partager : https://drive.google.com/file/d/0B227re4VFxrSTzJ1cm0zTm1UMFk/view A voir, le troisième cahier de l'ARDAMHE, cette fois-ci sur la Porte de Fer: http://ardamhe.wordpress.com/2014/11/16/la-porte-de-fer/ https://www.youtube.com/watch?v=F8JZCnwaFgY FOCUS : PREPARER SON PREMIER ATELIER LORS D’UN STAGE FEDERAL PAR L’ASSOCIATION PARA BELLUM. Interview de Geoffroy Houdot, Martial Lagier et Joachim Chenot-Hervillard menée par Aurélien Nouvion. Le 18 octobre 2014, l’association Para Bellum présente un atelier épée/bouclier XIIIe au stage AMHE-IDF de l’Isle-Adam. Bulletin : Alors, messieurs, à chaud après votre atelier, quelles sont vos impressions ? Joachim (J.) : Vraiment très positives. Ca a été un vrai plaisir de mener cet atelier. Martial (M.) : Oui ! D’autant plus que la pédagogie que nous avons choisie a fonctionné à tout niveau. Geoffroy (G.) : J’ai été très surpris du nombre de personnes qui ont assisté au stage épée/bouclier XIIIème siècle : près d’une trentaine ! Toutes se sont montrées motivées et ont suivi l’atelier avec intérêt. J’ai vu avec plaisir des personnes retravailler des points précis de l’atelier plus tard dans la journée ! Bulletin : Une belle réussite donc ! Pouvez-vous nous présenter Para Bellum, l’association que vous représentez ? M. : Nous nous consacrons à l’étude du combat à pied avec l’équipement « lourd » du XIIIème siècle en Occident. Nous avons débuté la démarche AMHE en 2009 et avons créé une structure participative : chacun apporte son analyse des sources et son interprétation technique. Nous sommes situés à Saint-Maur-des-Fossés et nous nous réunissons tous les samedis. Bulletin : mis à part Gilles Martinez, vous êtes les premiers à présenter un atelier épée/bouclier XIIIème siècle dans un stage fédéral. D’où est venue l’idée de cet atelier précis qui portait sur la transmission des techniques à l’épée/bouclier sous formes de pièces, de jeux ? G. : L’idée de présenter cet atelier est venue à la suite d’une réflexion faite lorsque que nous avons accueilli plusieurs nouveaux pratiquants : comment transmettre au mieux la technique ? Quelle pédagogie devions-nous mettre en place ? M : Nous voulions alors éviter la collection stérile de technique et l’effet qui en ressort lors d’une opposition de type « sparring » où on voit l’appauvrissement technique lors de ces échanges. Nous voulions que les techniques apprises puissent être retranscrites en assaut. Nous avons donc décidé d’organiser notre corpus de techniques en un ensemble logique afin de systématiser les connaissances. J. : Pour redécouvrir des techniques à l’épée/bouclier, nous nous servons d’un corpus de sources le plus large possible mais très divers : enluminures, mobilier archéologique, etc. Cela nous permet de croiser les informations et de repérer les constantes et les divergences. A la suite de cette étude, on a repéré une permanence avec des postures récurrentes des combattants, montrant une opposition systématique entre des « gardes » d’attaquant et celles de défenseur. Bulletin : Comment préparer un atelier fédéral ? M. : Nous avons simplement transposé la démarche que nous entreprenions dans notre groupe à plus grande échelle : la systématisation des techniques en « pièces » ou « jeux » pour faciliter l’apprentissage. Nous nous sommes servis de l’Isle-Adam pour vérifier si cette méthode permettait une meilleure transmission des techniques, puisque nous avions là beaucoup de personnes venues d’horizons différents et avec une expérience très diverse des systèmes de combat avec épée et bouclier. G. : en cela, nous avons pu observer une vraie progression, tant chez les débutants que chez les confirmés. Bulletin : dans cet atelier, vous avez beaucoup axé votre présentation autour de matériel archéologique reconstitué (cervelière, haubert, etc.), quelle en est la plus-value ? G. : Agir avec le matériel est indispensable pour prendre en considération les contraintes matérielles de l’équipement : vouloir placer un estoc sur un haubert et espérer le transpercer, c’est niet ! M. : Les contraintes du matériel archéologiques sont importantes et agissent comme un rappel de ce qui est réellement possible de faire au niveau technique, de valider ou d’invalider certaines hypothèses de geste. Cela nous permet d’aller au plus loin possible de la démarche de compréhension et de redécouverte du geste historique. J. : L’utilisation du matériel archéologique nous interroge toujours beaucoup : les hypothèses de redécouverte du geste ne sont pas les mêmes selon qu’on soit équipé d’une cervelière à nasal ou d’un chapel. L’étude avec matériel archéologique reconstituée est vraiment passionnante, et pour nous, indispensable ! Bulletin : quels sont les bilans et perspectives après avoir mené cet atelier ? G. : On s’en trouve conforté dans notre démarche pédagogique et nous allons continuer à travailler dans ces axes. J. : Continuer dans ces actions et affiner encore le système de combat épée/bouclier XIIIème siècle dans le but de le transmettre de la meilleure manière possible. M. : Pour la suite, nous avons la volonté d’aller encore plus loin et de développer des axes de travail autour de la transmission des éléments tactiques à prendre en compte lors d’un combat. Bulletin : Merci à vous tous pour cette interview ! En vous souhaitant tout le bonheur et toute la réussite dans la suite de vos recherches ! A bientôt. Para Bellum a ensuite partagé via dropbox un lien vers le support utilisé lors de l’atelier. A consulter ici : http://www.petit-fichier.fr/2014/11/20/jeux1/ Vous voulez partager un billet d'humeur avec la communauté, vous organisez un stage, vous avez envie de parler d'un événement auquel votre association a participé, vous revenez d'un weekend d'AMHE et avez envie de partager votre expérience ? Contactez votre Représentant Associatif ou directement l'équipe de la Newsletter à l'adresse suivante, bulletin@ffamhe.fr, et vous pourrez apparaître dans les prochaines éditions ! |
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