Rendez-vous est donc donné aux Amheurs de la région parisienne (et d’ailleurs !) le dimanche 2 février 2014 au gymnase de L’Isle-Adam (95) à 10h00. La matinée (10h00-13h00) devrait être consacrée à l'étude du nachreisen (rattrapage, c’est-à-dire un jeu sur la distance) à l’épée longue et au messer. Les stagiaires discuteront non seulement de l’interprétation de cette pièce au regard des sources, mais également de sa mise en application pendant l’assaut. L'après-midi sera consacré au test des règles du tournoi Paris HEMA tournament prévu en juin.

Un collectif réunissant plusieurs personnalités et associations des AMHE propose la mise en place d’un stage de combat viking les 22 et 23 mars 2014 au Mans.
La fiche d'inscription est accessible ici :
https://drive.google.com/file/d/0Bwqi5t5ViutLTEVmT0QwQTgyQU0/edit?usp=sharing

L’association GAGschola organise un événement autour de l’opposition entre l’escrime de Fiore dei Liberi et celle de Johannes Liechtenauer à Saint-Cergue (Suisse). Les instructeurs venus de toute l’Europe offriront des ateliers sur le maniement de l’épée longue entre le XVe et le XVIe siècle et prendront part à des tables rondes pour partager leurs recherches sur la comparaison entre les traditions martiales issues des espaces germaniques et italiens. Les informations sur l’événement sont disponibles ici :
http://www.gagschola.com/events/stcergue2014

La rencontre aura lieu les 25 et 26 janvier 2014. Ces deux journées seront consacrées à l’étude et la pratique des formes de luttes depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. La lutte est un sport mondial, universel et intemporel. Les premières attestations archéologiques datent du 3ème millénaires avant notre ère en Egypte, puis on retrouve la lutte aux Jeux Olympiques antiques, dans les manuscrits médiévaux et encore aujourd’hui aux 4 coins du monde : luttes africaines, luttes asiatiques, catch, lutte bretonne, JJB... L’objectif de ces journées est de permettre aux chercheurs, historiens et expérimentateurs de coordonner leurs actions sur cette discipline, et au public de participer aussi bien à des débats autour de l’histoire de la lutte qu’à des ateliers de découvertes de différentes formes de lutte. Pour en savoir plus suivez ce lien :
https://www.facebook.com/events/115612955305916

Olivier Dupuis et l’association ASCBS organisent pour la 10e année consécutive un stage d’AMHE en Alsace les 1er et 2 mars 2014. Cette année le thème de l’événement est l’arme d’hast. Pour en savoir plus sur cet événement et vous y inscrire voyez ce lien :
http://www.guerriers-avalon.org/stage/stage.html

Le stage se déroulera du 6 au 9 juin 2014. L'organisation peut d'ores et déjà annoncer la participations de certains instructeurs bien connus dans les AMHE tels que Keith Farrell, Luis Preto, Francesco Lodà, mais pleins d'autres également.
Pour en savoir plus, rendez-vous à cette adresse Internet :
https://www.facebook.com/events/1405733322976177/

Le collectif des associations de la région parisienne se réunira à Fontainebleau le week-end des 5 et 6 avril 2014. Au programme, les participants prévoient d'échanger leurs interprétations de pièces et de techniques. Le dimanche sera consacré au filage de l'événement Paris Hema tournament. Pour en savoir plus sur l'événement et y participer, contactez l'association Artes Belli :
artesbelli@voila.fr

Gilles Martinez propose une série de stages sur l’épée longue selon Fiore dei Liberi. Les sessions auront lieu le samedi 11 janvier 2013, puis les samedi 8 février, 8 mars, 12 avril, 17 mai et 14 juin 2014.
Pour en savoir plus, référez-vous à la fiche de présentation du stage

L’association Dagorlad accueillera pour la première fois des amheurs pour un stage de deux jours dans la ville de Pont-de-Buis. Au programme il y aura de l’épée longue allemande, de la lutte, de la faucille et de l’épée bocle. La fiche d’inscription est disponible ici :
http://ppl.ug/addbUx-2aY8/

Stage complet !

Stage complet !

Une trentaine de stagiaires se sont réunis au Mans le week-end du 5 et 6 décembre derniers pour deux jours intensifs d’épée longue. Au terme de ce stage édifiant, les participants sont repartis avec la conviction qu’outre une bonne connaissance des sources, les AMHE requièrent une culture physique et martiale (cf. billet d’humeur). Voici la photo de groupe :

La FFAMHE mettra sur sa page Youtube dans les jours à venir l'ensemble des vidéos tournées lors du stage. En voici un avant-goût :
http://www.youtube.com/watch?v=7xReSrhgIEA

La Collection PALAS s’est vu augmentée d'un cinquième traité. La Théorie de l'art de boxer publié en 1829 est une traduction depuis l’anglais de l’ouvrage de George Smeeton The art of Boxing. Vous pouvez télécharger la numérisation ici :
http://www.ffamhe.fr/theorie-de-lart-de-boxer-1829/

Bien que n'étant pas une numérisation de PALAS nous signalons tout de même un nouvel ouvrage mis en ligne sur Gallica. Il s’agit des Observations sur le Traité de l’art des armes de Nicolas Texier de la Boëssière publié anonymement en 1767. Ce travail fut commandité par la Compagnie des Maîtres en fait d'Armes de Paris afin de critiquer le traité de Guillaume Danet L’art des armes publié l'année précédente. Danet réfuta les critiques de l'Académie assez rapidement puisque le Tome second parut dans la même année. Remarquez aussi que Nicolas Texier de La Boëssière fut l’inventeur du masque d'escrime et le professeur du célèbre et talentueux Chevalier de Saint-George. Retrouvez donc les critiques de La Boëssière sur Gallica :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k854316g

Les deux traités de Guillaume Danet sont accessibles sur le site de Ensiludium :
Le premier, L'art des armes - 1766
La réfutation des critiques - 1767

L'Ost du Griffon Noir a mis sur son site Internet la transcription du traité de Jean Labat publié en 1696 : L'Art en Faits d’Armes.
L'association Toulousaine poursuit ainsi ses différentes initiatives de partage du patrimoine martial toulousain.
Retrouvez cette transcription ici :
L'Art en Faits d’Armes de Jean Labat (1696)
Et l'ensemble des documents qu'ils ont réuni sur l'Histoire de la ville rose par là :
http://ostdugriffonnoir.com/publications/patrimoine-martial-toulousain

Pierre Louarn vient de partager son travail de traduction et de présentation de l'escrime à l'épée seule de Giacomo Di Grasso. Ce maître d'armes italien a publié deux traités, l'un en 1570 (version italienne) et l'autre en 1594 (version anglaise).
Retrouvez ses travaux ici :
L'épée seule de Giacomo Di Grassi

Pour beaucoup d'entre nous, les AMHE commencent quand on rentre dans la salle. On salue nos amis, on sort le matériel, quelques-uns ouvrent aussi les documents. On commence à s’équiper, puis viennent l’échauffement et la pratique proprement dite. On y travaille les techniques, on s'interroge et on interroge les sources, éventuellement on trouve des réponses. Enfin on range nos affaires, on se dit au revoir et certains rentrent chez eux tandis que d'autres restent ensemble pour prolonger dans la convivialité ce moment entre amis. Jusqu'à la fois suivante.

Cependant, dit comme cela, il manque quelque chose. J’ai l'impression de décrire un sport de combat, européen et historique certes, mais pas un art martial.

Un art martial n’est pas forcément lié à la guerre et au combat. Après tout, personne ne qualifie d’arts martiaux les diverses techniques et tactiques de combat que l’on apprend à l’armée, bien qu’il n’y ait pas plus guerrier que cela.

Non, la différence entre sport de combat et art martial peut sembler subtile, mais en fait elle est essentielle. Elle n’est pas vraiment liée à la matière même que l’on pratique. On peut pratiquer en tant que sport de combat quelque chose qui se veut art martial comme on peut transformer un sport de combat en art martial, sans que cela se voie le moins du monde pour un œil extérieur. Parce que la différence se trouve à l'intérieur même du pratiquant. Dans un sport de combat, on travaille des techniques, elles sont au cœur de la pratique. Dans un art martial, on considère que ce n'est pas suffisant, que ce qu’il faut travailler c'est le pratiquant lui-même, qui devient le cœur de la pratique. Il faut toutefois avouer que bien souvent ces appellations ne sont rien d'autre que des étiquettes marketing.

Dans un vrai art martial, le travail ne saurait s'arrêter une fois les limites de la salle franchies. Une fois loin des armes et loin des livres les techniques ne sont certes plus accessibles, mais le pratiquant est lui toujours là, disponible. Bien sûr on pourrait mettre l'art martial entre parenthèses jusqu'à ce qu'on entre à nouveau dans la salle, parce qu'on n'a pas le temps, parce qu'on a des études, un travail prenant, une famille exigeante, des vieux livres à déchiffrer...on peut trouver pleins de raisons toutes plus légitimes les unes que les autres. Pourtant, il faut le reconnaître, la plupart du temps c'est s'abuser soi-même. On dispose toujours d’une demi-heure ou d’une heure par-ci par-là que l'on peut dégager à ces fins.

Parce qu'il y a tant à faire et, heureusement, ce n'est pas forcément si exigeant que cela en temps, pris individuellement ! Courir pour développer le souffle et l'énergie dont on aura tant besoin lors de la pratique proprement dite. Faire de la culture physique pour faciliter le travail ultérieur des muscles, qui sont durement sollicités par les AMHE. Surveiller son alimentation pour apporter à notre corps tout ce dont il a besoin pour s'épanouir pleinement, sans le surcharger non plus inutilement. Savoir aussi se reposer en respectant les indispensables moments de récupération. Tout cela pour ne pas être bêtement trahis par notre corps lorsque, le moment de l'affrontement venu et simulateurs en main, on aura besoin de toutes nos ressources disponibles.

Bien évidemment, ces quelques recommandations simples, tout sportif un peu soucieux de ses performances les connaît et les respecte autant qu'un artiste martial, parce qu'elles sont directement liées à la pratique. Toutefois dans la perspective d'un art martial il est nécessaire d’aller au-delà, de se forger autant l'esprit que le corps. «Un esprit sain dans un corps sain». Parce que l'esprit est tout autant, voire plus, indispensable à la bonne mise en pratique des techniques. Face aux difficultés, c'est souvent lui qui flanche le premier. Cependant autant on dispose en abondance de moyen d’affûter le corps, autant trouver comment polir l'esprit peut sembler difficile. C'est dans les petits et grands défis quotidiens que l'artiste martial va trouver les moyens de se parfaire l'esprit. Qu'il soit d'Asie comme le célèbre Miyamoto Musashi, immortalisé dans le roman «la pierre et le sabre» (que je vous conseille vivement), ou d'Europe comme le mythique Lancelot du Lac. Dans ses relations avec les autres, dans les tâches de la vie quotidienne, face aux tentations, il ne va pas céder à la facilité, ne pas baisser sa garde ni dévier de sa voie et toujours essayer de faire de son mieux. Bien sûr nous sommes humains, nous ne sommes pas des héros idéalisés d'un roman, nous sommes faillibles. Mais essayer est toujours possible, à notre portée. Et petit à petit l'esprit va se fortifier, grandir et se fiabiliser.

On peut, et on doit bien sûr se demander si les AMHE sont vraiment des arts martiaux, s’ils ont été pensés comme cela par leurs créateurs ? Avec la variété énorme qui les caractérise, cela dépend évidemment de ce que l'on étudie plus précisément. Entre « le jeu de la hache » et le « Bartitsu», il y a un gouffre spatio-temporel et technique gigantesque. Aussi pour conclure je voudrais juste vous citer ces quelques lignes d’ouverture célèbres que vous reconnaîtrez sûrement et que vous avez, peut-être, survolées un peu rapidement : « Jeune chevalier, apprends à aimer Dieu et à estimer les dames ; parle courtoisement aux dames et sois viril comme il faut. Garde toi aussi du mensonge ; en outre, ne te laisse pas trahir, montre-toi courageux face à celui qui te fait une injustice, élève ton esprit à un rang magnifique, et avec cela, apprends [l'art] viril et chevaleresque...» (extrait du CGM 3711 de Jörg Wilhalm, traduction de Philippe Errard).

Michaël Huber

Depuis quelques temps, lors des évènements et rassemblements, je rencontre quelques AMHeurs débutants qui me font part de leurs difficultés et leur gène à echanger avec les pratiquants confirmés. Les arguments sont souvent les mêmes. Ils doutent de leurs connaissances et redoutent de passer pour des brutes compensant leur insuffisance technique par la force. Je souhaitais vous faire partager mon expérience.

Tout a commencé il y a deux ans. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai commencé par l’escrime de spectacle dans les fêtes médiévales au sein d’une association. Applaudi par un public populaire et fortement valorisé par des médiévistes ignorant des arts du combat, c’est a priori confiant que nous nous sommes dirigés, mes compagnons et moi, vers notre premier évènement AMHE : l’AMHE IDF 2011.

Mais avant nous nous étions préparés. Nous savions que :
– Les pratiquants d’AMHE ne sont pas costumés. (C’est pas histo !)
– Ils portent des masques d’escrime moderne. (C’est toujours pas histo !)
– Ils combattent avec des simulateurs. (C’est pas crédible)
– Ils savent plein de choses que nous, simples néophytes, nous ignorions. (Ils se la jouent !)

Alors ce ne fut pas simple. Nous sommes arrivés avec nos plus beaux tee-shirts floqués et des casques de hockey sur glace pour nous protéger (C’est pas histo !).

Au départ on a eu un peu honte de nous et de nos maigres connaissances. Et si on faisait un sparring, aurions-nous un niveau suffisamment élevé pour travailler avec les anciens ? Pouvions-nous parler de notre interprétation du Zornhau ?

Et bien ce n’est pas facile. La première fois que tu débarques dans un évènement de ce type, tu vois plein de types qui s’embrassent et évoquent des anecdotes remontant à la préhistoire des AMHE (les années 2000…). Et toi, et bien tu écoutes religieusement les conseils avisés et les nombreuses histoires des anciens et tu te sens un peu gêné par ton manque de savoir et de pratique.

Nous avons choisi de rester naturels et d’aborder les pratiquants expérimentés sans a priori et sans complexe. Nous débutions et cela ne devait être un secret pour personne ! Nous nous sommes rendu compte que cette communauté était dans sa globalité très ouverte et accueillante. On nous a félicités sur notre démarche, encouragé à poursuivre notre travail et même félicité d’être venu à la rencontre des pratiquants.

À tous ceux qui débutent, qui souhaitent créer une association d’AMHE mais qui ressentent la même gêne que nous avons ressentie à nos débuts, je dis OSEZ ! Venez à la rencontre des pratiquants. Il y a des personnes qui ont les qualités humaines et martiales qui vous permettront d’avancer dans vos recherches, votre travail personnel. Communiquez, faites-vous connaître et vous trouverez votre place. N’ayez honte ni de votre manque de connaissance, ni de votre inexpérience martiale. C’est en rencontrant, en échangeant avec les autres que vous progresserez.

Si vous n’avez pas les connaissances d’un docteur en histoire, si vous n’avez plus la condition physique d’un gamin de vingt ans, ce n’est pas le plus important. Vous participerez activement à une aventure qui vous apportera un épanouissement personnel. Et c’est là, l’essentiel.

Christophe Barbagallo